résident malien par intérim Dioncounda Traoré a demandé l'aide de l'ONU et de la France pour repousser une offensive des groupes armés islamistes, ont indiqué jeudi soir des diplomates après des consultations au Conseil de sécurité sur le Mali. "Les décisions françaises seront annoncées à Paris demain", a déclaré l'ambassadeur français auprès de l'ONU Gérard Araud. La demande d'aide malienne est contenue dans deux lettres adressées l'une au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et l'autre au président français François Hollande. Selon des diplomates du Conseil de sécurité, la lettre adressée aux autorités françaises est une "demande d'aide militaire". Le gouvernement malien a annoncé que le président Traoré s'adressera vendredi à la Nation. Dans une déclaration adoptée jeudi par ses 15 pays membres, le Conseil de sécurité a demandé un "déploiement rapide" de la force internationale au Mali devant la "grave détérioration de la situation" sur le terrain. Il a appelé les Etats membres "à aider les forces de sécurité maliennes à réduire la menace représentée par les organisations terroristes" qui contrôlent le nord du pays. "Pour le moment, le Conseil a envoyé un message pour dissuader les terroristes d'avancer vers le sud" du Mali, en direction de la capitale Bamako, a souligné M. Araud, qualifiant cette offensive des groupes islamistes "d'attaque terroriste". Le Conseil, a-t-il ajouté, "pourrait se réunir de nouveau ce week-end pour réagir plus fermement". Pour l'ambassadeur français, la percée des islamistes, qui ont pris jeudi la localité de Konna (centre), peut être interprétée comme "soit une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, soit la décision d'avancer vers le Sud avant l'arrivée de la force africaine". Le déploiement de cette force a été autorisée par la Conseil de sécurité le 20 décembre mais prendra dans les faits plusieurs semaines, voire plusieurs mois. L'ambassadrice américaine Susan Rice a indiqué que Bamako avait "demandé un soutien extérieur, en particulier de la part de la France". Il y a eu au sein du Conseil un "consensus clair sur la gravité de la situation et le droit des autorités maliennes de rechercher toute l'assistance possible", a-t-elle ajouté.