Le quotidien syrien Al-Watan, proche du régime du président Bachar al-Assad, a qualifié dimanche de "faux médiateur" l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, déjà vivement critiqué par les autorités syriennes. Après sa rencontre vendredi à Genève avec des représentants russe et américain pour tenter de trouver le moyen de mettre fin à 22 mois de conflit, et après ses dernières déclarations critiquant M. Assad, "il est clair que M. Brahimi se trouve désormais hors d'un règlement en Syrie et qu'il est devenu une partie et non plus un médiateur", écrit le quotidien. "Dans tous les cas, Brahimi est incapable de trouver une solution à la crise syrienne, car il a reconnu lors de sa dernière rencontre avec le président Assad (le 24 décembre à Damas), que la Turquie et le Qatar ne cesseront pas leur soutien aux groupes terroristes et affirmé qu'il n'est pas à même de les en empêcher", ajoute Al-Watan. Cela signifie, poursuit le quotidien que "la mission de Brahimi est inutile, comme l'avait été celle de Kofi Annan qui a présenté sa démission lorsqu'il s'était rendu compte qu'il n'avait pas de rôle à jouer dans une guerre livrée contre la Syrie par plusieurs capitales occidentales". M. Brahimi a été nommé émissaire pour la Syrie par l'ONU et la Ligue arabe en septembre 2012, en remplacement de Kofi Annan. L'émissaire international est apparu comme un "représentant de la position turque, américaine et des Etats du Golfe, et non pas un médiateur objectif. L'homme a dévoilé (ses intentions) devant le président Assad", souligne Al-Watan. Le régime Assad, contesté depuis mi-mars 2011, a toujours refusé de reconnaître l'ampleur de la contestation, accusant l'Occident, le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie, d'appuyer et de financer des opérations "terroristes" dans le pays. Après un récent discours de M. Assad évoquant une transition entièrement contrôlée par le régime, M. Brahimi a estimé mercredi sur la BBC que ce discours "est la répétition d'initiatives anciennes qui n'ont clairement pas marché (...) Ce qui a été dit cette fois-ci n'est vraiment pas différent, (ce discours) est encore plus sectaire et partial". Le plan présenté par Bachar al-Assad lors de son discours a été condamné par les pays occidentaux, et rejeté à la fois par l'opposition en exil, et par celle tolérée par le régime à l'intérieur de la Syrie.