Le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, a été reçu à Damas par le président syrien Bachar Al-Assad. «Le conflit syrien est une bombe menaçant le monde entier», a estimé l'émissaire international. L'émissaire international sur la Syrie, Lakhdar Brahimi, s'est entretenu, hier, avec le président syrien Bachar Al Assad samedi. Il a insisté sur le danger que représente la guerre en Syrie et pour l'ensemble du monde. «Nous avons discuté de la crise syrienne et je le répète, cette crise est très dangereuse», a déclaré à la presse le diplomate algérien après une entrevue d'une heure au Palais présidentiel à Damas. «La crise s'aggrave et représente un danger pour le peuple syrien, pour la région et pour l'ensemble du monde», a-t-il ajouté. «Je pense que le président Assad se rend compte mieux que moi de la dimension et du danger de cette crise», a ajouté Brahimi. Il a précisé qu'Assad et ses conseillers ont promis de le soutenir dans ses éfforts, ajoutant qu'il serait de retour prochainement dans la région après avoir eu des entretiens avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à New York. Avant cette audience, Lakhdar Brahimi a rencontré plusieurs personnalités politiques dont les ambassadeurs de la Russie et de la Chine. Le représentant de l'ONU tente de trouver avec les parties antagonistes une solution pour mettre fin à cette crise qui perdure. Lakhdar Brahimi, mandaté par la Ligue arabe et l'ONU, devrait «améliorer» le plan de paix tracé par son prédécesseur Kofi Annan pour le rendre plus opérationnel, avaient indiqué des membres de l'opposition de l'intérieur, tolérée par le régime. L'autre opposition dirigée par le Qatar et certains pays occidentaux se sont montrés très pessimistes quant à la réussite de la mission de Lakhdar Brahimi. Ces derniers trouvent que n'importe quelle solution au conflit doit passer par le départ de Bachar Al-Assad. Cette théorie demeure irrecevable non seulement par le régime en place mais également par plusieurs pays dont la Russie et la Chine. Il est de même pour l'émissaire international qui refuse toute ingérence dans les affaires intérieures syriennes. «Ma mission n'est pas de maintenir ou d'évincer Bachar Al-Assad. Cet état de fait revient au peuple syrien et à personne d'autre», a indiqué Lakhdar Brahimi. L'émissaire de l'ONU a indiqué à Damas que le conflit syrien est une véritable menace pour le monde. Il est conscient de ce qu'il dit, car une éventuelle intervention militaire contre la Syrie ferait exploser non seulement la région mais l'ensemble des continents. Il est tout à fait normal que l'émissaire de l'ONU tente de désamorcer la «bombe» sans le moindre risque. Nous n'apprenons rien à personne en disant qu'à l'instar de la Russie et la Chine qui soutiennent directement le régime Syrien, plusieurs autres forces ne resteraient pas les croisés dans le cas dans une attaque militaire contre Damas, à commencer par l'Iran et le Hezbollah qui ne cessent de brandir la carte de la menace indiquant qu'ils répondraient d'une façon directe à n'importe quelle agression extérieure contre la Syrie.