Les islamistes armés du nord du Mali ont été surpris par l'intervention française et ont décidé d'évacuer les grandes villes qu'ils occupaient depuis neuf mois, ce qui, estiment des experts, 'apparente plus à un "repli stratégique" qu'à une débandade. Les raids de l'aviation française menés à partir du 11 janvier sur le centre et le nord du Mali, ont permis de stopper l'avancée sur Bamako des islamistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres groupes alliés ui ont ensuite évacué les grandes villes du Nord, notamment Gao et Tombouctou. Ces villes, ainsi que Kidal, étaient jusqu'alors des bastions d'Aqmi, d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), où ils y imposaient avec une extrême rigueur la charia (loi islamique): lapidations, amputations, coups de fouet en public, destruction de mausolées musulmans vénérés par les population locales. En même temps qu'ils abandonnaient leurs bastions, au plus grand soulagement de leurs habitants, les islamistes prenaient lundi une petite localité dans l'ouest du Mali, Diabali, après de violents combats avec l'armée malienne, fortement présente dans cette région. Des bombardements menés dans la nuit de lundi à mardi par l'armée française les ont obligés à fuir Diabali. Mais ce qui pourrait apparaître comme une débandade de ces groupes, n'est "évidemment" qu'un "repli stratégique" de leur part, estime Jean-Charles Brisard, expert en affaires de terrorisme. Ils profitent selon lui de l'immensité du désert" du nord du Mali qu'ils connaissent parfaitement. "Selon ce que l'on sait, ils se sont repliés dans les régions montagneuses autour de Kidal. Il va falloir rapidement aller sur le terrain pour les déloger", ajoute-t-il.