Il y a comme un malaise au sommet de l'Etat tunisien. Plusieurs incidents en témoignent. L'annonce du report d'un discours du président Moncef Marzouki, jeudi, prévu sur la chaîne publique al-Wataniya, en serait-il un nouveau signe ? Il y a comme un malaise au sommet de l'Etat tunisien. Plusieurs incidents en témoignent. L'annonce du report d'un discours du président Moncef Marzouki, jeudi, prévu sur la chaîne publique al-Wataniya, en serait-il un nouveau signe ? Les tensions sont surtout sensibles depuis l'extradition, dimanche dernier, vers Tripoli de l'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, décidée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali, sans l'aval de la présidence. Limogeage du gouverneur de la Banque centrale Autre illustration de la mauvaise humeur de Moncef Marzouki, sa décision mercredi de démettre de ses fonctions le gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli. Par ailleurs, le président a refusé jeudi de signer deux projets de loi relatifs aux relations Tunisie-Fonds monétaire international (FMI), autorisant, notamment, l'augmentation de la part de la Tunisie dans le Fonds. Cette décision devra cependant être approuvée par l'Assemblée nationale constituante dans les quinze jours. Farouche défenseur de l'indépendance de la Banque centrale et opposé à tout recours à la "planche à billets", il est sur la sellette depuis plusieurs mois. Pour certains commentateurs, Kamel Nabli fait les frais des tensions actuelles entre la présidence et le gouvernement. L'annonce surprise du limogeage du gouverneur par la présidence fait suite à celle de l'extradition dimanche de l'ex Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, ordonnée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali sans l'aval de la présidence. M. Jebali, qui doit s'exprimer vendredi devant l'Assemblée constituante sur l'affaire Mahmoudi, pourrait également être interrogé sur l'affaire de la Banque centrale, selon des sources parlementaires. En outre, une motion de censure contre le gouvernement circule désormais à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Cette motion n'a pas été encore officiellement déposée, a affirmé, de son côté, un responsable à l'ANC, précisant que le nombre actuel des signataires n'est pas encore connu. «Une extradition vers un Etat voyou» La violence de la réaction du président Marzouki à l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen dimanche a été à la hauteur de l'humiliation : la présidence tunisienne l'a qualifée d'illégale, accusant le chef du gouvernement tunisien, l'islamiste Hamadi Jebali, d'être "sorti de ses prérogatives". L'extradition a également été vivement contestée par plusieurs organisations locales et internationales de défense des droits de l'Homme, pour qui elle viole les principes du droit international et humanitaire. Selon Mabrouk Kourchid, l'avocat tunisien de Mahmoudi, cette extradition est un "crime d'Etat" et un "véritable rapt". Le gouvernement tunisien n'a respecté "ni la loi, ni les règles humanitaires, ni les droits de l'Homme", a accusé l'avocat. "Il s'agit d'une extradition vers un Etat voyou de la part d'un gouvernement qui a des pratiques de voyous", a déclaré Me Ceccaldi, qui a déploré le "double langage du gouvernement islamiste tunisien". "Ce gouvernement parle de démocratie, de libertés et de droits de l'Homme mais dans la pratique, ils n'ont de cesse que de les violer car en Tunisie, aux termes des textes applicables, c'est le président de la République qui doit signer le décret d'extradition", a-t-il poursuivi. Craignant pour sa vie, l'avocat de Mahmoudi a déclaré que son client a été l'objet de violences à son arrivée en Libye et qu'il a été hospitalisé. Ces accusations ont été démenties lundi soir par les autorités libyennes. Les tensions sont surtout sensibles depuis l'extradition, dimanche dernier, vers Tripoli de l'ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, décidée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali, sans l'aval de la présidence. Limogeage du gouverneur de la Banque centrale Autre illustration de la mauvaise humeur de Moncef Marzouki, sa décision mercredi de démettre de ses fonctions le gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli. Par ailleurs, le président a refusé jeudi de signer deux projets de loi relatifs aux relations Tunisie-Fonds monétaire international (FMI), autorisant, notamment, l'augmentation de la part de la Tunisie dans le Fonds. Cette décision devra cependant être approuvée par l'Assemblée nationale constituante dans les quinze jours. Farouche défenseur de l'indépendance de la Banque centrale et opposé à tout recours à la "planche à billets", il est sur la sellette depuis plusieurs mois. Pour certains commentateurs, Kamel Nabli fait les frais des tensions actuelles entre la présidence et le gouvernement. L'annonce surprise du limogeage du gouverneur par la présidence fait suite à celle de l'extradition dimanche de l'ex Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, ordonnée par le chef du gouvernement Hamadi Jebali sans l'aval de la présidence. M. Jebali, qui doit s'exprimer vendredi devant l'Assemblée constituante sur l'affaire Mahmoudi, pourrait également être interrogé sur l'affaire de la Banque centrale, selon des sources parlementaires. En outre, une motion de censure contre le gouvernement circule désormais à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Cette motion n'a pas été encore officiellement déposée, a affirmé, de son côté, un responsable à l'ANC, précisant que le nombre actuel des signataires n'est pas encore connu. «Une extradition vers un Etat voyou» La violence de la réaction du président Marzouki à l'extradition de l'ancien Premier ministre libyen dimanche a été à la hauteur de l'humiliation : la présidence tunisienne l'a qualifée d'illégale, accusant le chef du gouvernement tunisien, l'islamiste Hamadi Jebali, d'être "sorti de ses prérogatives". L'extradition a également été vivement contestée par plusieurs organisations locales et internationales de défense des droits de l'Homme, pour qui elle viole les principes du droit international et humanitaire. Selon Mabrouk Kourchid, l'avocat tunisien de Mahmoudi, cette extradition est un "crime d'Etat" et un "véritable rapt". Le gouvernement tunisien n'a respecté "ni la loi, ni les règles humanitaires, ni les droits de l'Homme", a accusé l'avocat. "Il s'agit d'une extradition vers un Etat voyou de la part d'un gouvernement qui a des pratiques de voyous", a déclaré Me Ceccaldi, qui a déploré le "double langage du gouvernement islamiste tunisien". "Ce gouvernement parle de démocratie, de libertés et de droits de l'Homme mais dans la pratique, ils n'ont de cesse que de les violer car en Tunisie, aux termes des textes applicables, c'est le président de la République qui doit signer le décret d'extradition", a-t-il poursuivi. Craignant pour sa vie, l'avocat de Mahmoudi a déclaré que son client a été l'objet de violences à son arrivée en Libye et qu'il a été hospitalisé. Ces accusations ont été démenties lundi soir par les autorités libyennes.