La Maison Blanche a expliqué vendredi que le président américain Barack Obama a refusé l'été dernier d'armer les rebelles syriens afin de protéger les civils et les Israéliens et assurer la sécurité des Etats-Unis. Le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney, a précisé que le problème en Syrie n'était pas le manque d'armes, laissant entendre que les opposants recevaient suffisamment de livraisons de pays voisins et que le régime du président Bachar al-Assad était de son côté soutenu par l'Iran. La priorité des Etats-Unis était de s'assurer que les armes ne tombent pas dans de mauvaises mains et ne mettent pas davantage en danger "les Etats-Unis, la Syrie, ou Israël", a plaidé M. Carney. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a reconnu jeudi avoir soutenu la proposition de la secrétaire d'Etat de l'époque, Hillary Clinton et du directeur de la CIA d'alors David Petraeus d'armer les rebelles syriens. Le plan visait non seulement à faire basculer la balance en faveur des rebelles mais aussi à augmenter l'influence des Etats-Unis auprès des groupes susceptibles de prendre le contrôle du pays si Assad tombait. Cet aveu a provoqué la colère d'élus favorables à un soutien plus important des Etats-Unis aux rebelles, dans une guerre qui a fait plus de 60.000 morts depuis 22 mois. Il a aussi relancé les spéculations sur une éventuelle division du gouvernement à ce sujet et sur un président qui traînerait les pieds à soutenir les opposants en Syrie. Le gouvernement américain s'en tient depuis près de deux ans à une aide humanitaire à la Syrie et aux réfugiés dans les pays voisins, ainsi qu'à une assistance dite "non létale" pour les rebelles (équipements de communication, formation...). Selon le New York Times, le plan proposé par Petraeus n'aurait pas obtenu gain de cause en raison notamment de la démission de ce dernier et de l'absence de Mme Clinton, victime d'une commotion cérébrale.