Des centaines de partisans de Mohamed Morsi ont manifesté vendredi au Caire pour dénoncer la violence, après des semaines d'affrontements meurtriers entre la police et des manifestants hostiles au président islamiste. Le Parti de la construction et du développement, branche politique du groupe radical Gamaa Islamiya, avait appelé à ce rassemblement avec pour mot d'ordre "Ensemble contre la violence", accusant l'opposition, menée par les libéraux, d'être responsable des violences. "Tout est de la faute de l'opposition. Ils sont derrière les violences", a indiqué Mohamed Ahmed, un manifestant. Les protestataires ont également appelé à la libération de Omar Abdel Rahman, brandissant des photos de ce cheikh aveugle condamné en 1995 à la prison à vie par la justice américaine pour avoir comploté en vue d'attaquer des cibles new-yorkaises. "L'islam arrive", "Le Coran est notre Constitution!", ont lancé encore des manifestants en se dirigeant vers le principal rassemblement près de l'université du Caire."Morsi! Morsi!", criaient d'autres en agitant des drapeaux égyptiens et brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Non à la violence, oui à la charia". Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, ont indiqué qu'ils se joindraient symboliquement à cette manifestation. Ces derniers mois, les affrontements, violents et parfois meurtriers, se sont multipliés entre policiers et manifestants qui réclament des réformes politiques et sociales et accusent le président Morsi d'avoir trahi la révolution qui l'a porté au pouvoir. Ses détracteurs lui reprochent de vouloir privilégier les intérêts des Frères musulmans, longtemps interdits sous la présidence de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en 2011 par une révolte populaire.