Le président égyptien Mohamed Morsi songe "sérieusement" à changer la date des élections législatives après des protestations de la communauté copte, les chrétiens d'Egypte, dont des fêtes tombent au moment du début du scrutin, a indiqué samedi son bureau. "Aujourd'hui, le président Morsi a dit qu'il envisageait sérieusement de fixer les élections à une autre date pour éviter qu'elles coïncident avec des fêtes de la communauté copte", a indiqué la présidence sur son compte Twitter en anglais. La présidence ne donne pas de dates alternatives pour ce scrutin, qui doit permettre de remplacer la chambre basse du Parlement, dissoute en juin 2012 après une décision de la plus haute juridiction ayant abouti à l'annulation des précédentes législatives. Un décret présidentiel avait indiqué jeudi que, dans la première phase du scrutin (qui en compte quatre), les habitants de cinq provinces dont celle du Caire voteraient les 27 et 28 avril, avec un second tour prévu pour les 4 et 5 mai. Or les dates du 27 et 28 correspondent au samedi de Lazare et au dimanche des Rameaux, deux fêtes importantes chez les Coptes. Et le reste de la semaine, avant Pâques le 5 mai, correspond à la semaine sainte. De nombreux Coptes estiment que M. Morsi et ses alliés islamistes veulent les marginaliser sur fond de rumeurs persistantes, démenties par des responsables électoraux, selon lesquelles ils ont été interdits de voter dans certains bureaux de vote lors des élections passées. L'évêque Morcos, une figure importante de l'Eglise copte, avait indiqué que la tenue d'un premier tour au moment de fêtes coptes "affecterait le pourcentage de votes" coptes, a rapporté le quotidien indépendant Al-Masry Al-Youm. Les Frères musulmans, mouvement dont est issu le président, ont indiqué de leur côté qu'ils espéraient un changement de date. "Nous espérons que le président va changer les dates, particulièrement pour la première phase", a écrit la confrérie sur son compte Twitter en anglais. Les Coptes, qui constituent 6 à 10% des 83 millions d'Egyptiens, ont été la cible de nombreuses attaques ces dernières années, qui ont aggravé leur sentiment d'insécurité malgré les assurances des autorités. La nouvelle Assemblée du Peuple élue doit en principe se réunir pour la première fois le 6 juillet.