Le président islamiste égyptien Mohamed Morsi a nommé lundi un intellectuel copte, une femme et un salafiste «assistants présidentiels», cherchant à jouer l'ouverture face à des adversaires qui accusent les Frères musulmans de vouloir monopoliser le pouvoir. L'écrivain chrétien copte Samir Morcos, engagé dans le dialogue inter-religieux, a été nommé «assistant pour la transition démocratique», un geste en direction d'une communauté qui représente 6 à 10% de la population, inquiète d'avoir un chef de l'Etat issu des Frères musulmans. Les Coptes ont été visés par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années et sont peu présents dans les hautes fonctions publiques. Des évêques ont à nouveau dénoncé des violences début août, et déploré la faible représentation des chrétiens -une ministre seulement- dans le gouvernement. Pakinam al-Charkaoui, professeur de sciences politiques à l'université du Caire, sera quant à elle «assistante pour les affaires politiques». Mme Charkaoui qui porte le voile, se défend d'être affiliée à un parti islamiste. Elle a toutefois assuré dans la presse que les Frères musulmans «sont l'une des expressions d'un islam modéré». Le gouvernement formé par le Premier ministre Hicham Qandil début août ne compte que deux femmes, Nagwa Khalil aux Affaires sociales et la Copte Nadia Zoukhari à la Recherche scientifique. Le dirigeant du parti salafiste al-Nour, Emad Abdel Ghafour, sera «assistant chargé des relations avec la société civile». Une manière pour M. Morsi de courtiser le puissant courant fondamentaliste, qui avait remporté 20% des voix aux législatives de l'hiver dernier. Le président récompense aussi un fidèle, Essam al-Haddad, un responsable du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la formation des Frères musulmans que dirigeait M. Morsi avant d'être élu président. M. Haddad sera chargé des «relations extérieures et de la coopération internationale».