Le Mouvement de la société pour la paix (MSP- opposition islamiste) a affirmé mercredi que le président algérien Abdelaziz Bouteflika resterait en poste indéfiniment à moins que la prochaine révision constitutionnelle inclue une limitation du nombre de mandats. "Débattre des présidentielles (prévues en 2014) sans réviser la Constitution n'a pas de sens (...). Si la Constitution n'est pas révisée, il sera le prochain président", a déclaré le président du MSP, Bouguerra Soltani, en désignant un portrait de M. Bouteflika accroché derrière lui. "A moins qu'il le décide, personne ne le bougera de sa place", a-t-il ajouté. Dans la foulée du Printemps arabe de 2011, le président algérien, en poste depuis 1999, a initié des réformes politiques qui doivent se poursuivre avec une révision de la Constitution. Pour M. Soltani, la principale modification doit être une "limitation du nombre de mandats et le remplacement du système présidentiel par un régime parlementaire". Le nombre de mandats était limité à deux, mais en 2008, M. Bouteflika a obtenu la suppression de cette disposition de la loi fondamentale pour pouvoir briguer un troisième mandat, entamé en 2009. Longtemps membre de l'alliance présidentielle avec le Front de libération nationale (FLN, présidentiel) et le Rassemblement national démocratique de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, le MSP est passé dans l'opposition peu avant les législatives de mai 2012. Le parti de Soltani est la principale formation de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) islamiste, qui regroupe Ennahda et le Mouvement El Islah (Réforme), et n'a décroché que 49 sièges sur 462 lors de ce scrutin. M. Soltani n'a pas précisé si son Mouvement allait présenter un candidat à la présidentielle de 2014, laissant cette décision au prochain président du parti, qui sera élu lors du prochain congrès le 1er mai.