Les rebelles syriens, qui se sont emparés lundi de Raqa, première capitale provinciale à tomber entre leurs mains, ont capturé le gouverneur de cette province du nord de la Syrie, a indiqué mardi une ONG. Une vidéo, tournée par des rebelles et diffusée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), montre le gouverneur de Raqa, Hassan Jalili, assis au milieu de rebelles au côté de Souleiman Souleiman, le secrétaire général du parti Baas au pouvoir pour la province. "Tout ce que nous voulons, c'est nous débarrasser du régime", déclare sur la vidéo un rebelle non identifié aux détenus, assis en silence, portant des costumes sombres et des chemises bleues claires. "Il s'agit des plus hauts dirigeants du régime à être capturés par les rebelles" depuis le début du conflit, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales. "Raqa a beaucoup souffert de la corruption du gouverneur", a-t-il estimé. Bien que les insurgés aient conquis la plupart des quartiers de Raqa lundi, des troupes et des milices pro-régime ont continué de résister pendant la nuit autour du siège des services du renseignement militaire, a indiqué l'Observatoire, qui s'appuie sur un large réseau de médecins et militants en Syrie. "De nouveaux renforts de l'armée sont en route vers Raqa. Reste à voir s'ils pourront rejoindre la ville ou pas", a indiqué M. Abdel Rahmane. Lundi, l'armée avait réagi à la chute de Raqa, la plus importante victoire rebelle en près de deux ans de soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad, en bombardant la ville par tank et par avion. Ailleurs, de nouveaux heurts ont eu lieu près de poches de résistance rebelles à Homs, ville du centre de la Syrie, selon l'OSDH, au troisième jour d'un assaut féroce de l'armée et de milices pro-régime pour reconquérir les enclaves rebelles dans la ville, surnommée "capitale de la révolution". Un militant dans la Vieille ville de Homs, fief rebelle assiégé par l'armée depuis huit mois, a évoqué de lourdes pertes dans les deux camps. "C'est un déluge de balles. Tout est en feu dans la Vieille ville", a décrit ce militant se présentant sous le nom d'Abou Bilal.