"Rassurer" et prendre le pouls politique à Bamako: le chef de la diplomatie française Laurent Fabius rencontre vendredi les responsables maliens pour leur assurer que la France ne retirera pas ses soldats du jour au lendemain, et insister sur la tenue d'élections en juillet. M. Fabius, arrivé jeudi soir à Bamako, s'est entretenu vendredi matin avec le Burundais Pierre Buyoya, représentant spécial de la Commission de l'Union africaine (UA) et chef de la Misma, la force africaine déployée au Mali, puis avec son homologue malien Tiéman Coulibaly, avant une rencontre avec le président par intérim Dioncounda Traoré et d'autres dirigeants politiques. "La Communauté internationale a les yeux braqués sur vous: rétablir la sécurité c'est essentiel, mais rétablir le dialogue démocratique, c'est aussi essentiel. C'est sur vos épaules que cela repose", a déclaré M. Fabius, à l'issue de sa rencontre avec M. Coulibaly. Ce dernier a reconnu que la Mali avait "aussi une responsabilité pour construire un environnement cohérent pour le dialogue et pour que la confiance, l'unité et la paix reviennent". Alors que Paris a annoncé le début du retrait de ses troupes fin avril, et que le nombre de soldats français devrait passer de 4.000 actuellement à 2.000 fin juillet, M. Fabius a indiqué qu'un des objectifs de sa visite était de "rassurer" Bamako. "Je vais dire à mes interlocuteurs qu'on ne va pas partir du jour au lendemain", a expliqué le ministre à des journalistes, rappelant que la France, intervenue militairement au Mali le 11 janvier à la demande de Bamako pour contrer la menace islamiste, garderait dans le pays une force d'environ un millier d'hommes à la fin de l'année. Une force de maintien de la paix de l'ONU, de plus de 11.000 hommes, dont le projet de résolution est actuellement en discussion à New York, est censée se déployer à partir du mois de juillet dans le pays. L'autre objectif de la visite du ministre français est de s'assurer de la volonté politique des Maliens d'engager le processus de réconciliation, particulièrement entre le Nord et le Sud, et d'organiser des élections, au moins une présidentielle, dès le mois de juillet. Paris ne s'attend pas à des élections "parfaites"