Les ministres européens des Affaires étrangères n'ont pas réussi lundi à Bruxelles à trouver un consensus sur la question sensible de la fourniture d'armes aux rebelles syriens, a annoncé le chef de la diplomatie autrichien alors que la réunion était suspendue jusqu'à 20H00 GMT. "Je déplore qu'il n'ait pas été possible de trouver un compromis avec la Grande-Bretagne et la France", les deux pays les plus favorables à une levée de l'embargo sur les armes pour les forces de l'opposition modérée au régime de Bachar al-Assad, a déclaré devant la presse Michael Spindelegger, partisan d'un maintien de l'embargo. M. Spindelegger a été le seul ministre à s'exprimer alors que la réunion, entamée à 11H00 (09H00 GMT), a été suspendue vers 20H30 pour reprendre à 22H00, selon un porte-parole du service diplomatique de l'UE. Aucune heure n'a été fixée pour sa fin. Il est rare qu'un Conseil des Affaires étrangères ne respecte pas les horaires prévus à Bruxelles, contrairement aux réunions économiques, qui terminent souvent tard dans la nuit depuis le début de la crise européenne. "Les discussions sont difficiles", a simplement indiqué le Britannique William Hague, le ministre qui défend le plus énergiquement la levée de l'embargo. Un diplomate allemand a précisé que la réunion allait se poursuivre "malgré la déclaration de M. Spindelegger". "Affirmer que c'est un échec est prématuré. Il y a toujours la possibilité d'un consensus politique", a-t-il ajouté. Les Européens ont l'obligation de se mettre d'accord avant vendredi minuit, date à laquelle expire le paquet des sanctions prises depuis deux ans par l'UE contre le régime syrien, dans lequel figure l'embargo. Pour tenter d'établir un compromis, le service diplomatique de l'UE a proposé que l'embargo puisse être assoupli à certaines conditions, liées au contrôle des armes et à un délai afin de ne pas compromettre la réunion de "Genève 2" qui doit se tenir en juin à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie pour tenter de trouver une solution politique au conflit. M. Fabius a indiqué que la France était prête à soutenir un tel compromis car "il est très important que l'Europe prenne une position unie dans cette affaire". Le ministre français a quitté la réunion en milieu d'après-midi pour retourner à Paris où il devait recevoir en soirée ses homologues américain et russe, John Kerry et Serguei Lavrov.