La levée de l'embargo sur les armes imposé à la Syrie, demandée par des pays européens mais sans faire l'unanimité au sein de l'Union européenne (UE), a suscité plusieurs critiques notamment des Nations unies, la Russie et Damas qui ont dénoncé une "violation de la loi internationale". Défendue par la France et le Royaume-Uni, la levée de l'embargo a été dénoncée jeudi par l'agence de presse officielle syrienne comme une tentative d'armer les "groupes terroristes" en Syrie. Il s'agit d'"une violation flagrante du droit international", Se sont insurgés les médias officiels syriens en réaction aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius qui "a annoncé la volonté de son pays et celle de la Grande-Bretagne de fournir des armes aux groupes terroristes". Le président français François Hollande a souhaité à Bruxelles que "les Européens lèvent l'embargo" sur les armes pour les forces de l'opposition syrienne. La levée de l'embargo loin de faire l'unanimité au sein de l'UE La livraison d'armes à l'opposition armée syrienne est loin de faire l'unanimité dans l'UE. Plusieurs pays dont l'Allemagne hésitent encore à franchir le pas, accueillant avec prudence cette démarche. Pour Berlin, cette mesure si elle venait à être appliquer risque même d'aggraver la situation dans ce pays. Londres, qui s'est exprimée en faveur de la levée de l'embargo, a toutefois indiqué qu'aucune décision n'a été prise à ce sujet, deux jours après que le premier ministre britannique David Cameron eut déclaré au Parlement que son pays envisageait de mettre son veto à une extension de l'embargo de l'UE sur les armes à la Syrie qui devrait être renouvelé en mai prochain. Le mois dernier, les ministres des Affaires étrangères de l'UE, divisés sur le bien-fondé du maintien de l'embargo, l'avaient pourtant assoupli en autorisant la livraison aux opposants de matériel non létal. Malgré les divergences, le chef de la diplomatie britannique William Hague avait affirmé mercredi que Londres et Moscou "partageaient des vues similaires" sur la façon de mettre fin au conflit syrien. La levée de l'embargo doit être prise à l'unanimité des 27 pays membres de l'UE. Mais dans le cas où il n'y a pas de consensus de ne pas renouveler le régime des sanctions, chaque pays aura les mains libres pour mener sa propre politique. Si embargo est levé, ça sera certainement sans l'aval des Nations unies qui ont clairement affiché leur désapprobation. Le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky a souligné que la fourniture des armes aux groupes rebelles allait à l'encontre de la position adoptée à cet égard par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. La Russie a également exprimé son opposition à la volonté des Français et Britanniques d'armé les rebelles, ce qui constituerait selon le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov une "violation de la loi internationale". "La loi internationale n'autorise pas, ne permet pas de fournir des armes à des acteurs non-gouvernementaux et, selon nous, il s'agit d'une violation de la loi internationale", a souligné M. Lavrov. Ce dernier a de nouveau appelé l'opposition à nommer des négociateurs pour discuter avec le régime, en réitérant que "le sort de Bachar al-Assad devait être décidé par les Syriens eux-mêmes".