Des renforts de la puissante garde républicaine syrienne et de l'allié libanais Hezbollah ont été dépêchés mercredi à Qousseir pour tenter de reprendre le dernier carré encore aux mains des rebelles dans cette ville clé, la guerre en Syrie continuant de diviser les grandes puissances malgré ses risques de contagion. Le président Bachar al-Assad, qui s'accroche au pouvoir et promet à chaque déclaration de vouloir en finir avec la rébellion, sera interviewé jeudi à 18H00 GMT par la télévision Al-Manar du puissant mouvement armé du Hezbollah, son allié indéfectible, a annoncé la page Facebook de la présidence. Malgré leurs prises de position opposées sur le conflit qui dure depuis plus de deux ans, la Russie qui soutient le régime Assad, et les Etats-Unis, qui appuient l'opposition, tentent non sans difficultés d'organiser en juin une conférence internationale de paix à Genève. Le régime y a donné son accord de principe et l'opposition, rongée par ses divisions, n'est toujours pas parvenue à prendre une décision, alors que les combats et les atrocités commises dans cette guerre ont fait plus de 94.000 morts selon une ONG, dévasté le pays et poussé à la fuite plus d'un million de Syriens. A Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU devait se pencher sur un projet de résolution non contraignante condamnant l'intervention de "combattants étrangers" à Qousseir, en allusion au Hezbollah, fer de lance de l'assaut lancé le 19 mai contre la cité désormais contrôlée à 80% par l'armée. Une prise totale de Qousseir (centre-ouest), à la frontière de régions libanaises fiefs du puissant mouvement chiite armé Hezbollah, constituerait un grand avantage pour le pouvoir avant la tenue éventuelle de la conférence internationale.