La patronne des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos a insisté une nouvelle fois jeudi auprès du Conseil de sécurité pour que des convois d'aide passent par la frontière turque afin d'élargir l'accès humanitaire en Syrie. Mme Amos, qui a rendu compte au Conseil de la situation humanitaire en Syrie, a indiqué que le gouvernement syrien continuait d'être "très hostile" à cet accès transfrontalier "car il considère que cette zone frontalière est contrôlée par l'opposition". Depuis janvier, a-t-elle déclaré à la presse, les convois humanitaires ont atteint 1,2 million de personnes en traversant les lignes de démarcation entre zones controlées par le gouvernement et par l'opposition, mais cet accès reste "limité" en regard des énormes besoins. "J'ai souligné devant le Conseil que si nous pouvions faire passer des fournitures par la frontière turque, Alep (nord-est de la Syrie) n'est qu'à 56 kilomètres de là", a-t-elle expliqué. "J'ai demandé une nouvelle fois au Conseil d'envisager tous les moyens de faire parvenir l'aide aux 6,8 millions de gens en Syrie qui en ont besoin". Parmi les solutions pour accélérer l'arrivée de l'aide, Mme Amos a aussi cité un éventuel accord entre gouvernement et opposition sur des routes d'accès que les convois pourraient emprunter et la négociation de "pauses humanitaires ou de cessez-le-feu temporaires". "Nous devons envisager une combinaison d'options pour aider les Syriens, certaines requièrent une action de la part du Conseil, d'autres de la part du gouvernement (syrien) et des groupes d'opposition sur le terrain". En ce qui concerne le financement de l'aide, elle a indiqué qu'il manquait environ trois milliards de dollars pour couvrir les besoins jusqu'à la fin de l'année. L'ONU avait lancé début juin un appel de fonds record de 5,2 milliards pour la Syrie.