Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, a condamné lundi avec force les violences qui ont fait au moins 42 morts à l'aube lors d'une manifestation de partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi. "Le Qatar dénonce avec force ces actes déplorables qui ont fait des victimes innocentes", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Doha, appelant les Egyptiens à la retenue et au dialogue. Le porte-parolea exhorté les autorités égyptiennes à "protéger les manifestants pacifiques et leur droit à s'exprimer" et à "préserver les acquis de la révolution du 25 janvier 2011" qui avait provoqué la chute de Hosni Moubarak et abouti à la victoire des islamistes aux élections de 2012. Lundi matin, au moins 42 personnes ont été tuées lors d'une manifestation pro-Morsi, selon un haut responsable des services d'urgence. Les Frères musulmans ont dénoncé des tirs de l'armée et de la police pendant la prière de l'aube, tandis que l'armée a assuré avoir répliqué à une attaque de "terroristes" contre le bâtiment de la Garde républicaine. Le Qatar a réagi en termes mesurés à la déposition par l'armée de M. Morsi, issu des Frères musulmans, dont le départ a été accueilli avec satisfaction par certains de ses voisins comme l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. La presse du Qatar, qui reflète les vues officielles, continue d'évoquer les risques d'un scénario à l'algérienne, en référence aux dix années de conflit qui avaient suivi dans les années 1990 l'interruption du processus électoral dans lequel les islamistes étaient favoris. Le Qatar a été ensuite le principal soutien financier et politique des islamistes égyptiens après leur arrivée au pouvoir. Le guide spirituel des Frères musulmans, le prédicateur Youssef al-Qaradaoui, un Qatariote d'origine égyptienne, a estimé que l'intervention de l'armée égyptienne n'était pas valide et que M. Morsi restait le président élu.