La Coalition de l'opposition syrienne a condamné dimanche "l'exécution collective" de dizaines de combattants loyalistes prisonniers des rebelles dans le nord du pays en début de semaine, annonçant la création d'une commission d'enquête. Plus de 150 soldats et supplétifs loyalistes ont été tués lors de la prise par les rebelles de Khan al-Assal, une localité stratégique de la province septentrionale d'Alep, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi eux, 50 combattants pro-régime ont été exécutés après avoir été faits prisonniers, selon l'ONG. "Des vidéos (...) montrent ce qui semble être une exécution collective d'un certain nombre de soldats. La Coalition condamne cet acte et annonce une commission d'enquête en soulignant la nécessité de poursuivre tous ceux dont l'implication dans ce crime est prouvée", a indiqué l'opposition dans un communiqué. D'après la Coalition, les premiers indices montrent "l'implication de groupes armés non affiliés à l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL)", la rébellion dite modérée et appuyée par des pays arabes et occidentaux. Si la 9ème division de l'ASL a été la première à revendiquer la prise de Khan al-Assal lundi, les images relayées vendredi par l'OSDH attribuent cette opération aux jihadistes, dont le Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, et Liwa Ansar al-Khilafa (Brigade des partisans du califat). Ce dernier groupe se réclame toutefois de l'ASL. "La Coalition et le commandement de l'état-major de l'ASL condamnent toute violation de la Convention de Genève (...), quel qu'en soit l'auteur", poursuit le communiqué de l'opposition. Samedi, le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé des lettres au patron de l'ONU, Ban Ki-moon et au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'Homme sur "le massacre horrible commis par le groupe terroriste 'Liwa Ansar al-Khilafa' et dont ont été victimes des dizaines de civils et de militaires". Dans une interview avec la télévision syrienne samedi soir, le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, a affirmé que les "terroristes qui ont commis un massacre à Khan al-Assam et les Etats qui les soutiennent et les financent (...) paieront cher ce crime". Les rebelles tentaient depuis plusieurs mois de prendre Khan al-Assal, situé sur une route reliant la région d'Alep à l'ouest de la métropole. En mars, une bataille de grande ampleur à Khan al-Assal, avait fait 200 morts en huit jours, rebelles et forces du régime confondus. Les deux camps s'étaient alors mutuellement accusés d'avoir utilisé des armes chimiques qui auraient tué 30 personnes, selon un bilan donné en mars par l'OSDH et le régime.