Le chef du parti Ennahda au pouvoir en Tunisie, Rached Ghannouchi, a évoqué l'organisation d'un référendum pour sortir de la crise que traverse le pays, dans une interview au quotidien belge Le Soir."C'est un fait qu'il y a désormais deux rues en Tunisie", reconnaît-il dans cet entretien réalisé dimanche soir. "Nous en sommes aux 100 derniers mètres du processus transitoire et nous refusons de tout recommencer de zéro.Les deux camps ne peuvent plus continuer à faire appel à la rue. Nous réfléchissons à l'idée d'un référendum comme solution alternative à la crise", dit M. Ghannouchi.Le 29 juillet, le Premier ministre Ali Larayedh avait déjà évoqué un tel scénario. "Nous n'en avons pas appelé à la rue par souci de l'intérêt public mais s'il le faut nous demanderons son choix au peuple par référendum", avait-il déclaré.Les opposants au gouvernement tunisien, qui réclament la démission du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC), ont continué à manifester lundi pour dénoncer l'assassinat fin juillet de l'opposant de gauche Mohamed Brahmi."La dissolution de l'Assemblée constituante a échoué. Les tenants de cette thèse ont grimpé au-dessus d'un arbre et cherchent désormais à en descendre", estime M. Ghannouchi, ajoutant que "l'opinion publique a refusé que le pays bascule dans le vide".M. Ghannouchi assure être favorable à un "gouvernement élargi". Interrogé sur l'éventuelle entrée de membres de Nidaa Tounes, principale formation d'opposition, le leader d'Ennahda assure que "tout est sur la table. Tout est possible".Il déclare aussi que "le plus probable" est qu'Ennahda ne présentera pas de candidat à la présidentielle. "Si nous ne présentons pas de candidat, le plus logique est qu'on ne soutiendra personne pour être à égale distance de tous les prétendants", ajoute-t-il.