Après l'assassinat de Lotfi Ngad, de Nida Tounes, celui de Chokri Belaïd, nous voilà encore face à un acte ignoble avec un remake dans le registre macabre de l'obscurantisme tunisien. Une expérience que l'Algérie a vécue durant la décennie noire avec notamment l'assassinat de près de 64 intellectuels toutes catégories confondues. Dieu préserve nos frères tunisiens de cette hécatombe. Cela dit, «l'assassinat de Mohamed Brahmi a signé la mort du processus politique, et la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) s'impose», a déclaré Khemaïes Ksila, député et membre exécutif de Nida Tounes. «Les démocrates doivent assumer leurs responsabilités pour faire tomber le gouvernement qui a démontré son incapacité à gérer les affaires du pays et surtout à assurer la sécurité des personnes», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, Farid Beji, président de l'association Dar Al Hadith Zitouni, appelle à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et du gouvernement provisoire. Farid Beji, qui parlait sur Express FM, accuse les autorités d'avoir minimisé les violences qui se sont produites auparavant dans le pays, encourageant ainsi les salafistes wahhabites jihadistes à diffuser leur idéologie dans les mosquées et dans d'autres endroits publics comme les lycées et les universités, une idéologie qui «n'a rien à voir avec les vrais principes de l'islam». Ce qui n'est pas de l'avis de Ghannouchi, leader d'Ennhada, « pris en flagrant délit » en appelant à la guerre sainte. Pour lui, ses gardiens de la révolution doivent protéger la Tunisie d'une contre-révo-lution. Et pourtant, les trois opposants asssassinés sont tombés sous les coups des « terroristes-salafistes» et non des démocrates. Dans une ancienne déclaration, Ghannouchi, parlant de sa soldatesque salafiste s'est justifié par le fait que c'étaient des jeunes et il ne fallait pas leur en vouloir. Or, suite au nouvel assassinat de Mohamed Brahmi, Ghannouchi a versé des larmes de crocodile, comme pour les précédentes victimes, sans pour autant parler des commanditaires de cet acte criminel. Dans ce sens, Ghannouchi, qui a qualifié Mohamed Brahmi de martyr, a notamment ajouté, au cours d'une réunion qui s'est tenue à l'aube de la journée de vendredi dernier au siège d'Ennahda, en se justifiant par des versets coraniques, qu'il n'y a aujour-d'hui dans le pays aucun conflit et tout va bien, sauf qu'il y a un complot contre la révolution fomenté par la contre-révolution. Par qui ? serions-nous tenté de nous demander quand on sait que l'argent pourri du Qatar a renfloué les caisses de ce parti pour impulser le wahhabisme. Je pense qu'on est en face d'un secret de Polichinelle. (A suivre)