Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné, lundi à Moscou, qu'il comptait sur les Etats-Unis pour s'en tenir à l'accord de Genève sur l'arsenal chimique syrien, mettant en garde contre une résolution prévoyant des menaces qui ferait échouer le processus de paix."Je suis certain que malgré toutes les déclarations émanant de certaines capitales européennes, la partie américaine s'en tiendra strictement à ce qui a été convenu", a déclaré devant la presse M. Lavrov, ajoutant qu'agiter des menaces pouvait "faire échouer" le processus de paix.La France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont menacé lundi Damas de "conséquences" si la Syrie ne respecte pas ses obligations en matière de désarmement chimique, qui doivent encore être traduites dans une résolution de l'ONU en parallèle d'un soutien renforcé à l'opposition."Si quelqu'un veut menacer, chercher des prétextes pour des frappes, c'est une voie qui suggère à l'opposition au régime qu'on attend d'eux de nouvelles provocations, et c'est même une voie qui peut saper définitivement la perspective de Genève 2", la conférence de paix que la communauté internationale tente d'organiser pour mettre fin à la crise syrienne, a-t-il ajouté.Le chef de la diplomatie russe s'exprimait à l'issue d'entretiens à Moscou avec son homologue égyptien Nabil Fahmy. "Nous devons comprendre que si nous voulons régler la question de la destruction des armes chimiques en Syrie, alors la feuille de route russo-américaine offre une voie professionnelle et concrète", a expliqué M. Lavrov.Il a souligné que l'accord conclu samedi avec le secrétaire d'Etat américain ne prévoyait pas que la résolution à adopter au Conseil de sécurité de l'ONU sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien fasse mention du recours au chapitre 7 de la charte de l'ONU, qui autorise le recours à la force."Nos collègues américains avaient très envie que cette résolution soit adoptée sous chapitre 7. Mais le document final que nous avons approuvé, et qui constitue notre feuille de route et un engagement mutuel, ne contient pas une telle mention", a déclaré M. Lavrov.Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, dont les chefs de la diplomatie se sont réunis lundi à Paris et se sont prononcés pour une résolution "forte et contraignante" à l'ONU sur le désarmement chimique, selon Paris qui a annoncé également une réunion internationale avec l'opposition syrienne fin septembre à New York."Une résolution qui prévoira bien sûr des conséquences sérieuses si elle n'était pas appliquée", a menacé lundi le ministre français des Affaires étrangère Laurent Fabius."Si Assad n'applique pas l'accord sur les armes (chimiques), il y aura des conséquences", a approuvé de son côté le chef de la diplomatie américaine John Kerry."La pression est sur eux (le gouvernement syrien) pour qu'ils appliquent intégralement cet accord. Le monde doit être prêt à en tirer les conséquences s'ils ne le font pas", a renchéri pour sa part le chef de la diplomatie britannique William Hague.