Un prix du baril de pétrole à 71 dollars seulement, au moment où les prix sur les marchés internationaux dépassent les 111 dollars, sera suffisant pour assurer l'équilibre du Trésor algérien en 2013, a indiqué le ministre des Finances Karim Djoudi."Le déficit en prévision de clôture pour 2013 enregistre un repli substantiel (par rapport à 2012, Ndlr) pour s'établir à 1.138 milliards (mds) de DA (quelque 15 mds de dollars) pour un prix d'équilibre situé à 71 dollars le baril", a-t-il avancé dans un entretien accordé à l'APS.Le prix d'équilibre du baril est le prix qui permet aux ressources budgétaires de couvrir toutes les dépenses budgétaires "réelles" de l'année. Pour différentes raisons, celles-ci sont généralement inférieures aux dépenses prévisionnelles notamment en ce qui concerne les dépenses d'équipement.En 2012, le déficit réel du Trésor public s'était chiffré à plus de 746 mds de DA, selon les données de la Banque d'Algérie, alors que les recettes étaient tirées d'un baril à 111 dollars. Mais, selon M. Djoudi, le "prix d'équilibre" du baril de pétrole a été de 99 dollars en 2012.Ce prix serait donc le prix qui a permis aux recettes de couvrir les dépenses budgétaires effectives et non celles inscrites dans la loi de finances complémentaire pour 2012.Le prix du baril du brut de référence de l'Algérie, le Sahara Blend, a atteint 111,87 dollars en août dernier, gagnant 4,31 dollars par rapport aux 107,56 dollars atteints en juillet après plusieurs mois de baisse, aidé par le resserrement de l'offre du brut de référence de la Mer du Nord, le Brent. Il a été ainsi le deuxième brut le mieux côté du panier Opep après le Bonny Light nigérian.La loi de finances (LF) de 2013 a été élaborée sur la base d'un prix de référence du baril de pétrole à 37 dollars ce qui a donné lieu à des recettes prévisionnelles de 3.820 mds DA et des dépenses de 6.879,8 mds DA, soit un déficit budgétaire "fictif" de 3.059,8 mds (18,9% du PIB).Le déficit global du Trésor atteindrait, toujours avec un baril référentiel à 37 dollars, quelque 2.889,6 mds de DA, soit 17,9% du PIB, selon la LF 2013.Les 1.138 mds de DA de déficit, avancés par M. Djoudi, représentent ainsi à peine 40% du déficit prévisionnel du Trésor public en 2013. Ce déficit est couvet annuellement par les prélèvements à partir du FRR (Fonds de régulation des recettes).