Des chefs de partis se sont réunis lundi à huis clos pour débattre du choix du futur Premier ministre indépendant, qui doit être déterminé cette semaine pour sortir la Tunisie d'une crise politique nourrie par les violences jihadistes. La vingtaine de responsables a commencé à discuter vers 16H00 GMT (17H00 locale). Ils doivent passer en revue les différentes personnalités proposées pour former le cabinet apolitique censé succéder d'ici trois semaines à celui dirigé par les islamistes d'Ennahda, a indiqué le syndicat UGTT, principal médiateur des pourparlers lancés vendredi. Rien n'a filtré de cette réunion. Dans un entretien à la télévision nationale dans la soirée, Houcine Abassi, le chef de l'UGTT, a indiqué que les négociateurs s'étaient entendus sur des qualités très générales dont le futur Premier ministre devra disposer. "1- Neutralité et digne de confiance, 2- Expérience, compétence et qualités de leadership, 3- Crédibilité et mains propres, 4-Rayonnement extérieur, 5- Engagement à réaliser les objectifs de la révolution" de 2011, a-t-il dit, confirmant que le choix devait se faire avant samedi. Les médias et plusieurs partis ont avancé une multitude de noms pour succéder à l'islamiste Ali Larayedh: Mustapha Kamel Nabli, un ex-gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, l'actuel gouverneur, ou encore Ahmed Mestiri et Mansour Moalla, deux personnalités ayant occupé des fonctions clés du temps de la présidence de Habib Bourguiba, le père de l'indépendance tunisienne. Durant tout le week-end, des pourparlers ont eu lieu pour mettre en oeuvre la "feuille de route" du dialogue national qui, outre la formation d'un nouveau cabinet, doit aboutir à l'adoption avant fin novembre de la Constitution, en cours de rédaction depuis deux ans, ainsi que d'un calendrier et d'une législation pour les prochaines élections. La commission de l'Assemblée nationale constituante (ANC) en charge de la réforme de son règlement intérieur s'est réunie lundi pour déterminer les mesures à prendre pour accélérer l'adoption de la future loi fondamentale. L'ANC se réunira en séance plénière mardi matin pour débattre de la loi devant créer l'instance chargée d'organiser les futures élections. Selon la feuille de route, cet organisme doit être créé avant samedi. "L'ANC doit honorer ses engagements devant le peuple (...) nous prévoyons que l'Assemblée termine ses travaux dans trois semaines", a répété lundi Rached Ghannouchi, chef d'Ennahda, qui a laissé un de ses adjoints assister à la réunion des chefs de partis.