Le Qatar et Bahreïn, deux monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), se sont félicités de l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran, espérant qu'il contribuerait à la stabilité régionale. Dans un communiqué dimanche soir à Doha, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères s'est "félicité de l'accord" conclu dimanche à Genève entre les grandes puissances et l'Iran et qui, a-t-il dit, "marque une importante étape sur la voie de la paix et de la stabilité dans la région" du Golfe. Le porte-parole a appelé à "faire du Moyen-Orient une zone exempte d'armes nucléaires". A Manama, le gouvernement bahreïni a pour sa part salué l'accord de Genève, indiquant que "les solutions diplomatiques sont le meilleur moyen pour garantir la stabilité (...) et faire de la région du Moyen-Orient une zone exempte d'armes nucléaires, dans un communiqué publié par l'agence officielle Bna. Après cinq jours d'âpres négociations, les grandes puissances et l'Iran ont annoncé un accord au terme duquel la république islamique acceptera de limiter son programme nucléaire en échange d'un allègement des sanctions économiques, ouvrant une nouvelle période de pourparlers sur le fond pendant six mois. Le ministre bahreïni des Affaires étrangères, cheikh Khaled Ben Ahmed Al-Khalifa, a estimé que l'accord de Genève était de nature à "désamorcer une crise imminente" autour du programme nucléaire iranien. Il a émis l'espoir que l'accord "éloigne le risque d'une prolifération des armes de destruction massive et mette fin aux craintes de la possession de telles armes par l'Iran ou par un quelconque autre Etat de la région". Le ministre s'est exprimé lors d'une conférence de presse dimanche avec son homologue turc Ahmet Davutoglu, en visite à Manama dans le cadre d'une tournée qui l'avait conduit auparavant au Qatar (bien Qatar). "Nous voulons avoir avec l'Iran de bonnes relations, fondées sur le bon voisinage et le respect de la souveraineté des Etats", a encore dit le chef de la diplomatie bahreïnie. Les Emirats arabes unis ont été le premier pays du CCG à se féliciter dimanche de l'accord de Genève. L'Arabie saoudite, chef de file des monarchies du CCG, qui redoutent que leur voisin iranien se dote un jour de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire à usage civil, ne s'est pas encore prononcée sur cet accord, tout comme Oman, pays qui avait accueilli une partie des négociations secrètes ayant conduit à sa conclusion. Un quotidien omanais, Al-Watan, souligne lundi que l'accord de Genève "témoigne d'une maturité politique" de l'Iran qui aura ainsi réussi à "briser l'isolement que ses adversaires ont tenté de lui imposer".