Une soixantaine de travailleurs du groupe Sonatrach ont bénéficié d'un séjour touristique au parc national du Hoggar dans le cadre d'une convention conclue récemment entre la direction de cette société et l'Office national du tourisme (ONAT).Il s'agit du quatrième groupe de travailleurs concernés par cette opération qui devra toucher quelque 300 employés de Sonatrach, a indiqué à des journalistes, Sobhi Kamel Lassoui, directeur régional grand sud de l'ONAT."Cette convention s'inscrit dans le cadre des orientations du ministère du Tourisme et de l'Artisanat à l'effet de promouvoir le tourisme intérieur", a précisé M. Lassoui.Ce responsable espère conclure des conventions similaires avec d'autres entreprises nationales en vue d'encourager le tourisme intérieur et promouvoir cette destination auprès des Algériens.Quelque 500 visiteurs nationaux sont attendus d'ici à la fin de l'année, a-t-il indiqué, ajoutant que les infrastructures d'accueil disponibles devraient être renforcées en vue de répondre à la demande en haute saison à partir de l'année prochaine où une affluence remarquable de touristes étrangers est à projeter.Le sommet d'Assekrem où on peut admirer l'un des meilleurs levée et coucher de soleil du monde, Abalessa qui abrite le tombeau de Tin Hinane, la reine des Touaregs, la source gazeuse de Tahabort ainsi que beaucoup de vestiges et sites naturels étaient tous au menu de ce séjour touristique de cinq jours.Ces endroits féeriques font ainsi de ce parc, l'un des plus grands du monde avec une superficie de plus de 540.000 km², une destination idéale pour les amoureux de l'aventure, la découverte et la méditation.Le parc du Hoggar ou de l'Ahaggar dont le pluriel Ihaggaren désigne la classe noble chez les Touareg, est situé en plein coeur de la wilaya de Tamanrasset ou Tamanghast, selon l'appellation originale et correcte de la ville et qui a été instaurée par les autorités locales de la wilaya suite à des délibérations avec les notables de la région.Situé à quelque 80 km au nord de la ville du chef lieu et perdu aux confins du Hoggar, l'Assekrem constitue la plus grande attraction de la région, notamment au coucher et à la levée du soleil, deux moments magiques suscitant l'émerveillement de tout ceux qui ont eu la chance de les contempler. Voyage au cœur des déserts Se délivrer de toute dépendance avec les commodités de la civilisation moderne, disposer d'un strict minimum de bagage, juste ce qu'il faut pour ne pas mourir de faim ou de froid mais surtout avoir un guide connaisseur, ce qui ne fait pas défaut dans la région, sont tout ce qu'il faut pour aller aussi loin qu'il était possible d'aller.La fin, le bout et le n£ud convergent tous, d'ailleurs, sur la signification de l'un des plus hauts sommets du pays à savoir l'Assekrem dont l'altitude dépasse, tout comme le Tahat, les 2.700 mètres."On caille bien ici, mais croyez moi, cela vaut bien le détours", lance avec ironie, Mohamed Lamine, guide touristique, à l'adresse de certains membres du groupe qui tremblaient de froid.Quelques minutes juste après que le soleil commençait à s'éclipser timidement derrière l'horizon, un spectacle qui dure une vingtaine de minutes, ces évadés du confort de la ville, émerveillés, ont oublié le froid glacial de la soirée se laissant prendre totalement par le charme de ce moment unique.Malgré la tombée de la nuit, le noir n'a pas pu jeter complètement son voile obscure sur les cieux de cet endroit pur surveillé par "Achemmeleche", qui n'est autre que la rayonnante Venus symbole de la beauté et de la féminité.Selon la légende, Achemmeleche était une fille d'une beauté sans égale au point même que les anges qui sont venus prendre son âme ont succombé à son charme. Ils lui ont donc offert un don particulier, celui de pouvoir se déplacer entre les univers comme les anges', raconte Mohamed Lamine, entouré des touristes curieux d'écouter la suite du récit."La fille devait prononcer un mot magique pour monter vers l'univers et pour revenir sur terre, mais elle a oublié ce mot quand elle montait vers le ciel car elle a été émerveillée par la beauté de l'univers et depuis, elle est condamnée à l'errance éternelle entre les cieux dans l'espoir de se rappeler ce mot'", poursuit ce guide, bon trilingue et connaisseur des traditions ancestrales de la région. Accessible seulement à pieds après une traversée de plus de quatre heures par véhicule sur une piste rocailleuse, le sommet de l'Assekrem abrite également l'ermitage du père de Foucauld qui sert aujourd'hui de station de météo et un musée contenant notamment des objets et articles personnels de ce militaire converti en moine. L'ermitage est actuellement occupé par trois moines qui veillent sur l'héritage légué par celui qui a mis en £uvre la première traduction écrite du Tamahoke (dialecte tergui) vers une langue étrangère écrite."C'est le fruit de sept ans de travail en continu", explique Zbechek, un des trois moines du monastère en montrant une vieille version imprimée du dictionnaire.Ceci a permis au moine originaire de Strasbourg d'élaborer une traduction de l'Evangile vers ce dialecte, ajoute le jeune polonais qui a consacré sa vie à servir l'ermitage et ses hôtes. Tin Hinane, reine légendaire des hommes bleus Le tombeau de Tin Hinane, reine des Touaregs à Abalessa à 90 km du chef lieu de la wilaya est l'autre attraction phare du parc du Hoggar.Ce mausolée occupe la partie supérieure d'une colline située sur la rive gauche de l'Oued Tifirt à proximité de l'oasis d'Abalessa. La reine légendaire des hommes bleus y aurait vécu au IVe siècle ou Ve siècle après J-C, alors que son tombeau fut découvert en 1925 suite à des fouilles archéologiques.Outre ces deux sites monumentaux, ce circuit touristique comprend aussi des échappées vers plusieurs autres sites où l'homme continue à cohabiter en harmonie avec la nature à l'image de la source gazeuse de Tahabort à mi chemin entre Assekrem et la ville de Tamanrasset.