Environ 3 000 personnes sont attendues à la deuxième édition du festival de Tin Hinan, qui aura lieu les 23 et 24 février prochains à Tamanrasset. Les organisateurs de cette manifestation, en l'occurrence l'association qui porte le nom de la reine du Hoggar, entendent, de cette manière, faire découvrir non seulement l'histoire d'un personnage féminin mythique dans la vie des Touareg (communauté connue d'ailleurs pour son organisation sociale basée sur le matriarcat), mais aussi des sites de l'Ahaggar contenant des vestiges datant de l'ère préhistorique. “Les touristes ne connaissent du Hoggar que l'Assekrem, alors qu'il y a de nombreux autres sites, plus intéressants, qui sont à l'abandon”, souligne M. Ouchaoua, membre du bureau de l'association susmentionnée. Des invités de marque (ambassadeurs, ministres, chefs d'entreprise, parlementaires, historiens, archéologues…) sont conviés au festival afin de donner une dimension plus grande à la manifestation et relancer et le tourisme et l'économie locale de la région. L'association a voulu, néanmoins, donné un caractère quelque peu féminin aux festivités, qui honorent à l'origine une femme entrée dans la légende presque par effraction. Depuis la découverte, en 1925, par un archéologue américain de son tombeau sur le site d'Abalessa (environ 80 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset), Tin Hinan est devenue le symbole des touareg, mais également des femmes qui l'assimilent, à tort ou à raison, à un modèle d'émancipation et de beauté, à l'image de Lalla Kahina ou de Fadhma n'Soumer. D'ailleurs, la tenue du festival intervient, par une programmation délibérée ou juste par un hasard de calendrier, quelques jours à peine avant la célébration de la journée internationale de la femme. “Nous avons invité beaucoup de femmes et nous avons privilégié, lors du festival, des activités intimement féminines”, reconnaît M. Ouchaoua. Cette fête est parrainée par le ministère de la télévision algérienne, Beur TV, la radio algérienne, Algérie Première, Sonatro et quelques publications de la presse écrite à l'instar d'El Watan, El Khabar et El Bilad. Selon M. Ouchaoua, les organisateurs butent toutefois sur le problème de transport. “Le billet Alger - Tamanrasset coûte 30 000 dinars”, se confie-t-il. Pour l'hébergement, il a assuré que le village africain, situé à Abalessa et dont la construction récente a été financée par l'Union européenne, a une capacité d'accueil de 100 personnes. Pour le reste, une centaine de tentes sera dressée aux alentours du tombeau de Tin Hinan. S. H.