Le contexte économique international n'est pas pris en compte par les gouvernants des pays arabes ayant vécu des évènements qualifiés d'"évolution", a indiqué dimanche Abdelatif Benachenhou, ancien ministre des Finances lors d'une conférence à Alger."Les pays arabes n'ont pas une politique économique digne de ce nom qui tienne compte du monde tel qu'il est ni du contexte international qui a changé avec la crise que traverse l'Europe", a indiqué M. Benachenhou lors de son intervention sur le thème du "bilan économique et social des printemps arabes" à l'initiative de l'association nationale des économistes algériens.Le conférencier a axé son analyse la Tunisie, la Libye, le Maroc et l'Egypte qui ont vécu, selon lui, "des évolutions et non des révolutions".Selon M. Benachenhou, la crise économique s'approfondit en Europe qui est le principal partenaire des pays arabes ce qui ne facilite pas la recherche de solutions aux problèmes économiques.M. Benachenhou a souligné que les gouvernements de ces pays ont trouvé l'économie en mauvais état à cause, notamment, de la crise économique en Europe qui a fait que le tourisme et l'exportation ont commencé à diminuer en valeur ainsi que les investissements étrangers et les transferts des émigrés. Ces pays, a-t-il poursuivi, ont un déficit extérieur important accompagné d'un déficit budgétaire et d'une inflation, regrettant que les perspectives dans ces pays ne soient pas claires.M. Benachenhou a estimé que les gouvernements de ces pays "ne peuvent pas faire grand-chose pour régler le problème général "qui se pose dans le domaine économique comme celui du chômage et qu'"ils ont un déficit technique car n'ayant pas d'expérience dans la gestion de l'économie".Les sociétés arabes "ont des aspirations extraordinaires" avec des moyens limités dans le domaine de l'emploi, a-t-il ajouté tout en constatant un écart entre ces aspirations de la jeunesse et ce que "les gouvernants peuvent donner".Selon M. Benachenhou, diverses couches de la société comme les travailleurs, la classe moyenne et les patrons du secteur privé ne connaissent pas de stabilité, constatant aussi une fuite des capitaux avec un climat d'investissement instable décrié par les investisseurs étrangers.