Le PDG d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif a affirmé mercredi à Alger que la procédure d'affrètement de l'appareil de la compagnie espagnole Swiftair qui s'est écrasé le 24 juillet dernier au Mali a été bel et bien respectée, qualifiant les irrégularités évoquées par certains experts de "la pure spéculation". "J'ai entendu par-ci et par là que les conditions d'affrètement de l'appareil n'ont pas été respectées, ce qui n'est pas vrai. C'est de la pure spéculation. Ces personnes font dans la désinformation", a-t-il déclaré dans un entretien à l'APS. La presse nationale a fait état dernièrement d'un mémorandum élaboré par un ancien cadre d'Air Algérie qui met les enquêteurs sur des pistes pouvant expliquer les raisons de ce crash. Dans ce document, cet ancien cadre d'Air Algérie qui a requis l'anonymat a évoqué des manquements au cahier des charges relatif à l'affrètement des appareils qui, selon lui, sont à l'origine du crash. Une thèse que M. Boultif a réfutée catégoriquement, précisant que les opérations d'affrètement des appareils par sa compagnie "sont claires et transparentes", obéissant au cahier des charges élaboré par la commission des marchés de l'entreprise. L'octroi des marchés d'affrètement se fait par voie d'appel d'offres qui est suivi par une évaluation rigoureuse des offres techniques et financières des soumissionnaires et ce dans le strict respect des dispositions du cahier des charges, a enchaîné M. Boultif. Il a précisé que la commission d'attribution des marchés de l'entreprise rejette systématiquement les offres qui ne sont pas conformes à ces dispositions. Globalement, le processus d'affrètement est élaboré par la direction des programmes d'Air Algérie qui définit les besoins en avions et en équipages. Ce programme est approuvé par la direction de l'aviation civile du ministère des Transports (DAC), a-t-il expliqué. Démentant formellement les accusations, selon lesquelles Air Algérie aurait fait appel aux services d'une compagnie aérienne spécialisée dans le fret pour transporter des passagers, M. Boultif a précisé que Swiftair disposait d'un permis d'exploitation (Airline operating certificate) espagnol, délivré conformément aux exigences de la législation européenne en la matière. "Ce permis l'autorise à transporter aussi bien du fret que des passagers", a-t-il encore précisé, relevant qu'Air Algérie n'est pas la seule compagnie à affréter les avions de Swiftair puisque des voisins et même les Nations-Unies font appel à ses services. "C'est une compagnie européenne contrôlée par une autorité européenne en l'occurrence l'EASA (l'Agence européenne de la sécurité aérienne)", a-t-il dit. Pour l'âge des appareils affrétés auprès de cette compagnie, qui a dépassé selon des observateurs la limite fixée par le cahier des charges, le PDG d'Air Algérie a réfuté cette critique en affirmant que seul l'entretien comptait dans la mise en exploitation des avions. Air Algérie dispose d'appareils acquis dans les années 1990 qui sont toujours en service. Sa flotte atteint une moyenne d'âge de dix ans qui sera réduit à sept en 2016 ans avec l'acquisition de 16 nouveaux avions. APS