Loth Bonatiro, docteur d'Etat en astronomie et technologies spatiales: « L'Algérie sera exposé à un séisme avant la fin janvier » Les experts en géophysique ont mis en garde contre de nouveaux tremblements de terre suite à celui qui a frappé Haïti ces derniers jours et qui était de 7 degrés sur l'échelle Richter. La terre aurait une intense activité sismique et de nombreux séismes ont été enregistrés dans différentes régions de la terre la semaine dernière. Selon l'Institut américain de géophysique, un séisme de 6.5 degrés a été enregistré sur la côte nord de la Californie trois jours après celui de Haïti qui a fait des centaines de milliers de victimes et de blessés. L'institut national de la recherche sismique de la capitale du Venezuela, Caracas, a enregistré un séisme de 5.4 degrés sur l'échelle Richter vendredi dernier mais qui n'a fait aucun dégât humain ou matériel. Au Yémen, le centre des études sismique et des volcans a, quant à lui, enregistré un séisme de magnitude 4.3 sur l'échelle Richter à sept km au Sud-est de la province de Demar. Et en Algérie, un séisme d'une magnitude de 4,1 sur l'échelle ouverte de Richter s'est produit dimanche dans la région de Bouira, à 120 km au Sud-est d'Alger, a indiqué le Centre algérien de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). L'épicentre de ce tremblement de terre, enregistré à 12H17 (11H17 GMT), a été localisé à 15 km au Sud-est de la ville de Bouira, a précisé le CRAAG, qui n'a pas fait état de dégâts matériels. Haïti : situation après le séisme Les quelque 1.740 sauveteurs de l'ONU dépêchés en Haïti avaient toujours l'espoir dimanche de retrouver des survivants parmi les décombres des bâtiments tombés comme des châteaux de carte, cinq jours après le séisme qui a laissé la capitale exsangue. "Le moral des équipes de sauvetage reste très bon en dépit des difficultés et des conditions" dans lesquelles elles doivent travailler, a expliqué à Genève la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs. Les sauveteurs "restent déterminés car des vies ont pu être sauvées (...) Nous ne perdons pas espoir de retrouver d'autres survivants", a-t-elle ajouté. L'espoir des 43 équipes internationales mobilisées, qui sont assistées de 161 chiens, est motivé par les poches de survie que les immeubles ont laissé en s'effondrant. "Les conditions sont très favorables", explique ainsi Mme Byrs reconnaissant que "c'est exceptionnel". Le courage des Haïtiens, "la grande solidarité entre tous" créent en plus une "synergie" qui stimule les sauveteurs, insiste-t-elle. Depuis leur arrivée dans l'un des pays les plus pauvres au monde, ces derniers sont parvenus à tirer des décombres 70 personnes dont une douzaine rien que la journée de vendredi. Ils ont passé en revue 60% des zones les plus affectées par le tremblement de terre de magnitude 7 dont l'épicentre se trouvait à quelque 17 km de Port-au-Prince. Et découverts à l'ouest de la capitale, des villes pratiquement réduites à néant, comme Léogâne (134.000 personnes) endommagée à près de 90%. A Carrefour, 334.000 habitants, certains quartiers sont détruits à 50%. Face à l'ampleur de la tâche, l'ONU reconnaît qu'elle joue "une course contre la montre" et que "chaque minute compte". Le manque d'eau et la chaleur amenuisent chaque heure les chances de survie des rescapés, dont beaucoup ont été enterrés vivant sous des bâtiments en ruine. "Les 72 premières heures sont décisives. Après ça, les chances de retrouver des survivants sont très minces", notait un secouriste espagnol. De fait, les secouristes trouvent désormais plus de défunts que de vivants. Déjà plus de 25.000 corps ont été ramassés dans les rues de la capitale et ses alentours, selon les autorités haïtiennes qui dressent un bilan de 50.000 morts, 250.000 blessés et 1,5 million de sans-abri. Ces derniers, démunis et affamés, ont passé leur cinquième nuit en plein air. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estimait dimanche qu'un million de personnes avaient besoin au plus vite de tentes et d'assistance non alimentaire. Et d'après le Programme alimentaire mondiale, 2 millions de personnes sans ressources auront besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans le mois qui vient. Confrontée à des infrastructures locales mises à plat, l'aide massive envoyée du monde entier peine à s'organiser. Après des débuts chaotiques, "les choses commencent à se mettre en place et l'aide arrive", assure Mme Byrs rappelant que 3 millions de personnes ont désormais besoin d'une assistance. "Les transports et les communications s'améliorent" avec la remise en place du réseau téléphonique national et le déblaiement de nombreuses routes, souligne-t-elle. Mais les "défis logistiques" ne sont pas tous réglés, comme le manque d'ambulance, le problème "de plus en plus critique" de l'essence dont les réserves se réduisent comme peau de chagrin, fait valoir Elisabeth Byrs. Ce séisme est considéré par l'ONU comme le pire désastre de son histoire, car il a décapité les structures locales d'appui à l'aide. Il a également fragilisé l'organisation en son coeur, faisant 40 décès et environ 330 disparus parmi ses employés en Haïti.