ALGER - Le groupe égyptien Orascom n'a pas encore affiché sa volonté de vendre sa filiale de téléphonie mobile Orascom télécoms Algérie (OTA) à l'Etat algérien, a indiqué mardi à Alger le ministre algérien des Finances Karim Djoudi. "A ce jour, nous n'avons pas d'informations en ce sens, il n'y a pas eu de volonté affichée pour la cession de Djezzy à l'Etat algérien", a déclaré M. Djoudi à l'agence APS en marge d'une session du Conseil de la Nation (Sénat). Le ministre répondait à une question sur l'existence de négociations entre les deux parties pour le rachat par l'Etat algérien d'OTA. Selon le ministre, le droit de préemption, dont dispose l'Etat algérien en cas de cession d'actifs par de sociétés étrangères, "nécessite que l'entreprise mère affiche clairement sa volonté qu'elle entrerait en discussions avec le gouvernement algérien pour pouvoir céder ". "Nous avons une position très claire en ce qui concerne ce dossier (...) nous exercerons notre droit de préemption de 100% sur le capital de Djezzy (nom commercial d'OTA) et nous prendrons le prélèvement fiscal à hauteur de 20% sur les plus-values", a-t-il dit. Depuis l'adoption de la loi de Finance complémentaire de 2009, l'Etat algérien a un droit de préemption quand il s'agit de cession de participations par une société étrangère opérant en Algérie. Ce droit permet à l'Etat de récupérer les projets qu'un investisseur étranger désire transférer à une partie tierce. Orascom a entamé des discussions avec le sud-africain MTN (téléphonie mobile) en vue de la cession de plusieurs de ses filiales dont OTA mais le gouvernement algérien s'oppose à cette transaction et s'est dit prêt à racheter cette filiale. OTA est le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, avec plus de 14 millions d'abonnés. L'Algérie, dont la population avoisine 35 millions d'habitants, comptait 30 millions d'abonnés au mobile à fin 2009, selon les chiffres officiels.