La famille de Omar Sahraoui, accusé principal de l'enlèvement des trois otages espagnols il y a neuf mois, a confirmé la libération de ce dernier. "Omar a été libéré peu avant la libération des deux Espagnols, je l'ai vu de mes yeux", a déclaré depuis Bamako son cousin Mohamed. Une source régionale proche des négociations pour la libération des otages a confirmé cette libération. Roque Pascual et Albert Vilalta, les deux otages espagnols, enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie, sont arrivés à l'aéroport de Barcelone en provenance de Ouagadougou mardi. Les deux ex-otages avaient embarqué, visiblement épuisés, et l'un d'eux se déplaçait avec une béquille. Les épouses des deux hommes, ainsi qu'un médecin, un psychologue et plusieurs fonctionnaires se trouvaient à bord de l'avion spécial qui avait quitté Ouagadougou peu après 19H30 pour l'Espagne. Auparavant, on apprenait depuis Bamako la libération de l'auteur de l'enlèvement des deux Espagnols, le Malien Omar Sid'Ahmed Ould Hamma, dit "Omar le Sahraoui", qui, selon le parquet de Nouakchott, avait agi comme "mercenaire" d'Aqmi. Son retour au Mali était une des exigences d'Aqmi pour la libération des deux otages espagnols. "Aujourd'hui est un jour de fête", s'est félicité le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, dans une brève déclaration pour annoncer leur libération. Il n'a pas fait mention d'une rançon dont plusieurs journaux ont affirmé le versement. Aqmi a affirmé lundi avoir libéré les deux otages espagnols parce que certaines de ses revendications avaient été satisfaites, sans préciser lesquelles, selon le quotidien El Pais qui cite un message enregistré du groupe. C'est "une très bonne nouvelle" qui "met fin à une action terroriste qui n'aurait jamais dû se produire", a poursuivi M. Zapatero avant de "remercier les différents gouvernements, surtout ceux de la zone où s'est produite cette prise d'otage". Leur libération intervient quelques jours après l'extradition par Nouakchott vers le Mali d'"Omar le Sahraoui", condamné pour avoir enlevé les deux Espagnols. "Omar a été libéré peu avant la libération des deux Espagnols, je l'ai vu de mes yeux", a déclaré son cousin Mohamed. Une source régionale proche des négociations pour la libération des otages a confirmé cette libération. "C'est vrai qu'une fois Omar libéré, ça a facilité la libération des deux otages espagnols. Je peux même vous dire qu'il a ensuite participé aux négociations en vue de leur libération", a affirmé cette source. Les quotidiens espagnols El Mundo et ABC ont affirmé que le processus de libération des deux Catalans ne s'est enclenché qu'après cette extradition. Ces deux journaux indiquent en outre qu'une rançon, évaluée à 3,8 millions d'euros par El Mundo et de 5 à 10 millions d'euros par ABC, a été versée par Madrid. L'exécutif avait nié farouchement en mars le versement d'une rançon lors de la libération d'Alicia Gamez, autre volontaire d'Accio Solidaria, capturée en même temps que ses deux collègues. Dans son message enregistré, Aqmi souligne que la libération des deux otages espagnols constitue une "leçon adressée aux services secrets français", après l'échec d'un raid franco-mauritanien mené le 22 juillet pour libérer l'otage français Michel Germaneau dont Aqmi a revendiqué le 25 juillet l'exécution. Ce raid avait provoqué l'inquiétude de Madrid sur le sort des deux otages espagnols qui étaient aux mains d'un groupe d'Aqmi dirigé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar.