GENEVE (Suisse) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé lundi que ses équipes d'aide puissent accéder immédiatement et en toute sécurité à l'ouest de la Libye, dont elles sont absentes depuis deux semaines en raison des violences. La plupart des bastions des partisans du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, y compris la capitale Tripoli, sont situés dans l'ouest de la Libye. "Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) demande un accès immédiat et en toute sécurité à l'ouest de la Libye après deux semaines d'insurrection dans le pays", selon un communiqué du CICR. "Il est plus que temps et absolument vital que les besoins des personnes affectées soient satisfaits", a déclaré le directeur général du CICR, Yves Daccord. Les dirigeants de la rébellion en Libye ont mis sur pied un "conseil national" de transition dans plusieurs villes de l'est et de l'ouest de la Libye et ont appelé l'armée à les aider à prendre Tripoli. Les équipes du CICR sont parvenues pendant le week-end dans l'est de la Libye, y compris à Benghazi, deuxième ville du pays, et elles apportent désormais une aide médicale aux médecins locaux. Deux mille personnes y ont été blessées, selon l'agence dont le siège est à Genève. Une autre équipe médicale du CICR comprenant des chirurgiens avec du matériel de secours attend à la frontière ouest avec la Tunisie. "En ce moment, la situation est beaucoup trop instable et trop peu sûre pour permettre l'entrée de l'aide tant attendue dans les régions ouest du pays", a ajouté M. Daccord. "Les personnels de l'aide et de la santé doivent pouvoir exercer leur activité en toute sécurité. Les patients ne doivent pas être attaqués et les ambulances et hôpitaux détournés de leur usage". "C'est une question de vie ou de mort", a-t-il souligné. Les agences d'aide humanitaire ont surtout été confrontées au flot incessant des quelque 100.000 étrangers qui ont fui la Libye vers l'Egypte et la Tunisie.