ALGER - Confronté à des grèves systématiques depuis le début de l'année, le gouvernement algérien a adopté un projet de Loi des Finances Complémentaires (LFC) 2011 qui relancera le pouvoir d'achat et relancera le secteur des PME. Ce projet de loi complémentaire "aggravera fortement" le déficit sous l'effet de la dépense publique à 33,9% du PIB, a rapporté l'agence APS. Il sera soumis aux parlementaires durant la session de printemps de l'Assemblée nationale populaire. Ce nouveau train de mesures pour 2011 prévoit un déficit de 4.693 milliards DA (46,6 mds EUR), soit un ratio par rapport au PIB de 33,9%, contre 3.355 mds DA (33,5 mds EUR) dans la loi de Finances initiale, soit 28% du PIB, selon les mêmes sources. Parmi ces mesures figurent l'exonération des droits de douanes et TVA des produits de première nécessité pour les ménages -sucre blanc et roux et huile alimentaire- jusqu'à une date non déterminée. Initialement, en février, le gouvernement avait indiqué que ces mesures s'appliqueraient jusqu'au 31. Une mesure destinée à éviter de nouvelles émeutes telles celles du début de l'année qui avaient provoqué la mort de cinq personnes et fait plus de 800 blessés, majoritairement parmi les forces de l'ordre. Ces émeutes avaient aussi été alimentées par le secteur informel que le gouvernement a vainement cherché jusqu'à présent à réguler. D'ailleurs le gouvernement n'a pas renoncé à y mettre de l'ordre, tant les rues se retrouvent occupées à l'heure actuelle par l'informel qui menace les autres commerces. Le gouvernement envisage de permettre à ce type de commerçants qui devraient s'inscrire officiellement une imposition progressive. Selon le document, une défiscalisation est prévue durant leurs deux premières années d'activité, suivi d'un abattement fiscal de 70% pour la troisième année, de 50% pour la quatrième et de 25% pour la cinquième. Pour les micros entreprises, le gouvernement réduira les charges patronales de relatives aux cotisations à la sécurité sociale et instaurera des dispositions limitant les impots dans certaines conditions. D'autres mesures d'allègement et de simplification fiscale sont prévues dans le domanial. Enfin, le gouvernement suggère aussi dans ce texte, qui doit encore être approuvé par le parlement -majoritairement acquis au gouvernement- la création d'un compte spécial du Trésor pour financer par des prêts les fonctionnaires désireux d'acquérir ou de construire un logement. Les émeutes pour le logement sont nombreuses et durent depuis des années dans l'ensemble du pays. Avec un chômage supérieur à 20% pour les moins de 30 ans qui constituent les deux-tiers de la population, le logement manque cruellement alors que les familles se forment et s'aggrandissent. Le coût du logement est inabordable pour la majorité des familles dont les salaires dans la fonction publique, et malgré de récentes augmentations, ne dépassent pas les 30.000 dinars (environ 300 euros) mensuels.