Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale burkinabè Yipènè Djibril Bassolé est attendu dimanche à Alger pour une visite de travail de deux jours, a-t-on annoncé vendredi de source officielle. "Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre du renforcement des liens d'amitié et de coopération entre les deux pays offrira aux deux délégations l'occasion de procéder à une évaluation exhaustive des relations bilatérales dans tous les domaines", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien. Le ministre burkinabè est invité par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel. Outre les relations bilatérales, qui ont connu une "dynamique nouvelle" après la réunion en novembre dernier de la commission mixte de coopération, les deux parties poursuivront et approfondiront la concertation "sur les questions politiques régionales et internationales d'intérêt commun". Tant l'Algérie que le Burkina Faso et le Niger, mais surtout ces deux derniers pays sahéliens, sont confrontés à un afflux de réfugiés du Mali voisin où des combats ont opposé récemment dans le nord du pays, des rebelles touareg à l'armée malienne. Les réfugiés maliens, répartis entre la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et l'Algérie, ont atteint le nombre de 65.000, a indiqué vendredi le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). Par ailleurs, le Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao, a affirmé lundi à Ouagadougou que la lutte contre le terrorisme était une priorité "majeure" pour son pays. Le Burkina Faso, a été jusque-là épargné par les activités d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui opère dans la bande sahélo-saharienne, commettant des enlèvements, en particulier d'Occidentaux. Ouagadougou s'était engagé par le passé dans des négociations, puis des libérations d'otages détenus par Aqmi. La visite du ministre burkinabè à Alger suit celle du ministre français de la Coopération Henri de Raincourt le 20 février qui avait été axée sur la situation régionale, et notamment celle des otages. Au total, 12 Européens, dont six Français, sont retenus dans le Sahel par Aqmi et un groupe présenté comme dissident, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, jusqu'alors inconnu.