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Le web allié ou ennemi ?
Crise de la presse écrite
Publié dans Horizons le 22 - 02 - 2012

L'heure est certes, grave mais pas tout à fait à désespérer ; tel semble être, en substance le message des professionnels de la presse écrite, réunis en octobre dernier à Vienne en Autriche. En effet, à l'occasion de son 63e congrès, la Fédération mondiale des quotidiens (World Association of Newspapers, WAN). a publié son analyse des "Tendances d'évolution de la presse dans le monde" ("World Press Trends"), nous apprenant que « le journal imprimé, en terme d'audience, reste devant l'internet avec quotidiennement 2,3 milliards de lecteurs dans le monde contre 1,9 milliard qui s'informent sur la toile ». Même dans le domaine de la publicité, la presse écrite a encore l'avantage, même si la crise économique mondiale a laissé des traces : les recettes publicitaires des journaux ont chuté d'un quart de 2004 à 2009, mais cette baisse s'est fortement ralentie avec seulement -3% de 2009 à 2010. Au cours de l'année écoulée, elles ont même légèrement augmenté en Europe de l'Ouest, aux Etats-Unis et dans la zone Asie-Pacifique. En 2010, il existait de par le monde 14.853 titres, environ 200 de plus qu'en 2009. En revanche, le tirage global a légèrement diminué, de 528 millions d'exemplaires en 2009 à 519 millions en 2010. Cet optimisme cache mal une réalité de plus en plus dure pur les professionnels de la presse écrite. Partout, les licenciements sont massifs. Depuis janvier 2008, plus de 21 000 emplois ont été supprimés dans la presse quotidienne américaine. En France, en Belgique, en Suisse, en Italie, en Allemagne, des centaines de journalistes ont été remerciés. En Espagne, "de juin 2008 à avril 2009, 2 221 journalistes ont perdu leur poste de travail" . La presse quotidienne payante se trouve au bord du précipice et recherche à tout prix des idées pour survivre. Certains spécialistes des médias considèrent que, désormais, ce modèle d'information est devenu obsolète. Son cycle est terminé. Par exemple, Michael Wolf, du site Newser, estime que 80% des quotidiens américains vont disparaître. Plus pessimiste encore, Rupert Murdoch considère que, au cours de la prochaine décennie, tous les journaux payants en papier auront cessé d'exister. La presse écrite traditionnelle vit certainement la fin de sa glorieuse époque et doit trouver de nouveaux modèles, non seulement économiques, mais aussi rédactionnelles pour espérer atténuer les effets de l'érosion. Pour autant dit, incriminer tout de go le réseau internet ? Pas si sûr si l'on croit de sérieuses études qui tendent, preuves chiffrées à l'appui, à prouver que la descente aux enfers de la presse écrite traditionnelle n'a aucun lien avec la généralisation de la pratique du réseau internet. Ainsi, un récent rapport de la direction générale des médias et de l'industrie culturelle, du ministère de la Culture et de la Communication français, vient de mettre en lumière une réalité bien différente, dans laquelle le rôle destrutceur du web n'est pas aussi évident. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, la France avait 26 quotidiens nationaux pour un tirage de 4,6 millions d'exemplaires en moyenne. En 2011, ils ne sont plus que 10 quotidiens pour un tirage de 1,8 million d'exemplaires, soit une perte de 60 % des forces en présence en 65 ans. Il apparait ainsi que cette chute n'est pas la conséquence de l'apparition d'Internet. Ainsi, dès 1980, les quotidiens nationaux ne sont déjà plus que 12 pour un tirage inférieur à 3 millions d'exemplaires. Une chute de 35 % difficilement imputable au réseau qui n'existe pas encore. En 1996, la dégringolade se confirme avec seulement 10 quotidiens survivants et un tirage à 2 millions d'exemplaires, un recul de 17 % en 16 ans. Là encore, vouloir accuser Internet est une aberration puisque le web en est encore à ses balbutiements. Enfin, en 2005, 40 % des foyers français possèdent Internet et il faudra attendre 6 ans de plus pour qu'il se généralise vraiment. Or, durant cette période d'expansion, la crise de la presse marque le pas, le tirage des quotidiens passant de 1,9 million à 1,8 million, soit un petit recul de 4 %. Au final, on notera la disparition de 16 quotidiens nationaux entre 1945 et 2005, un tirage qui tombe de 59 % sur la même période, et un ralentissement évident depuis 2005 alors même que le net est disponible partout et pour tout le monde. En clair, Internet n'est pour rien (ou pas grand-chose) dans la crise actuelle de la presse et il faudra donc, désormais, se tourner vers un autre coupable pour expliquer cette dégringolade. Les défis de la presse écrite sont multiples, appellent à des redéploiements profonds au risque de bouleversements profonds dans la structure des organes, et les modalités d'exercice des métiers de la presse, celui du journaliste en premier. L'option largement répandue du tout web ne semble pas encore constituer une véritable panacée. Aucun des consultants ou spécialistes de la presse interrogés n'a pu trouver d'exemples probants, notamment aux Etats-Unis où la presse, précipitée dans la crise plus vite qu'ailleurs, a sans doute été pionnière en la matière. En Amérique, plusieurs des quotidiens locaux ayant opté début 2009 pour le « tout numérique » ont même tout bonnement disparu depuis. « C'est le cas du "Tucson Citizen" ou du "Rocky Mountain News" », indique Juan Senor, associé chez Innovation Media Consulting. Le premier est devenu un recueil de blogs, le second a fermé ses portes. Le « Seattle Post Intelligencer », qui a basculé début 2009, existe toujours. Sa rédaction a été drastiquement réduite, passant de 160 personnes à une vingtaine, aujourd'hui. En version papier, il se vendait à plus de 100.000 exemplaires par jour, mais perdait 14 millions de dollars par an. En version web, il revendique aujourd'hui une audience de 4 millions de lecteurs mensuels. Mais sa maison mère (le groupe Hearst) refuse de communiquer ses résultats : pas sûr que ce soit bon signe... « En réalité, un journal ne peut pas survivre sur le web sans faire du bon journalisme - beaucoup de journaux sont morts non pas en raison de leur mode de diffusion, mais par manque d'investissement dans le journalisme », commente Juan Senor. Les seules expériences réussies (ou en tout cas moins ratées) de bascule sur le web sont celles où l'éditeur a maintenu un support papier. Car, même avec une audience grimpant en flèche, les sites d'information ont du mal à se financer par la publicité, compte tenu de la faiblesse des tarifs sur le web par rapport à ceux des éditions papier.
Par Rachid Moussa. La voie du salut n'est pas encore bien tracée et risque de demander beaucoup de temps pour se décliner et mener la presse écrite à des rivages plus sereins. Cela N'empêche pas beaucoup de professionnels de croire encore en un avenir presque éclairci pour la presse en papier. A commencer par le président de la Fédération mondiale des quotidiens, l'Indien Jacob Mathew, qui a proclamé sa foi dans l'avenir du journal imprimé : « Tant que les contenus seront bons, alors les journaux auront du succès ». Il s'est inscrit en faux contre les visionspessimistes de l'impression du dernier journal dans un délai de 20 à 40 ans : "Je ne crois pas à ces pronostics. Nous devons être présents sur toutes les plates-formes - journal imprimé, internet, tablette ou téléphone mobile - mais l'une ne remplacera pas l'autre". Tout en prédisant quelques années de turbulence pour les médias traditionnels, le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, Brian Myles, estime quant à lui que le métier a survécu à la tempête. « Dans certains domaines, on a évité le pire, même s'il y a une génération qui n'est pas trop chaude à l'idée d'avoir du papier dans les mains », a-t-il indiqué, avant d'ajouter : « On est encore dans une zone de transition. La révolution numérique, on est en plein dedans. C'est majeur pour les médias, on a encore devant nous plusieurs années d'insécurité » Les scribes derrière l'actualité ne l'ont pas facile, soutient Brian Myles. « Il y a beaucoup d'anxiété, d'inquiétude. Les conditions de pratique sont plus dures. Il y a de plus en plus de précarité, de pigistes. Et pour les salariés, on demande souvent d'en faire plus, avec moins. » La qualité de l'information atteint pourtant des niveaux élevés, observe le président de la FPJQ. « On a libéré des gens pour faire des enquêtes, et ces gens-là font un travail remarquable au Québec. Il y a du journalisme de très grande qualité qui se pratique, comme on n'en a pas vu depuis très longtemps. Mais il y a un essoufflement des autres autour. » Il est à espérer que cet essoufflement ne gagnera pas la corporation des journalistes sur les épaules desquels repose la mission d'assurer au citoyen son droit à une information objective et plurielle.

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