Pour ceux qui ignorent la signification du Slam, Khaled, leader du groupe Slamyka fait savoir que « Le Slam est un art d'expression populaire oral, déclamatoire. Ce nouveau genre de musique serait considéré par beaucoup comme une des formes les plus vivantes de la poésie contemporaine, un mouvement d'expression populaire, initialement en marge des circuits artistiques traditionnels. C'est un art du spectacle oral et scénique, focalisé sur le verbe et l'expression brute avec une grande économie de moyens, un lien entre écriture et performance ». Ce premier opus de Slamyka, qui compte neuf titres tous écrits par Khaled Mouaki (leader du groupe) en arabe dialectal, est composé de textes poignants sur des thèmes qui ont trait à l'amour, l'amitié, la déception, l'immigration clandestine ou encore l'alcoolisme et la violence en milieu familial, autant de sujets de la vie quotidienne. Certains poèmes sont accompagnés de musique gnawi et de balades. Slamyka s'est formé en 2005. Accompagné de six musiciens venus de différents horizons : Khaled Mouaki au slam, Hamza Kharouba à la guitare, Amine Amara à la basse, Mounia Chaatal et Naila Boubezari au violon, Hamza Besbas à la flûte et Rafik Zerouel au violoncelle. C'est un Slamyka d'un style décontracté que le groupe nous a interprété, lors d'une rencontre avec la presse à Alger. Sa musique s'organise autour de quelques instruments, soutiens autant discrets que fragiles à une voix suaves. Ces jeunes artistes nous décrivent le monde d'aujourd'hui avec lucidité et tendresse. Khaled Mouaki fait une excellente représentation avec une musique urbaine inspirée du folklore. Une interprétation envoûtante, sa façon de déclamer lui a permis de transmettre toute l'émotion artistique et le charme de cet art. Il est important de rappeler que ce groupe, pionnier de ce style de musique en Algérie a sillonné les scènes du pays depuis près de dix ans, ce qui leur a permis de sonder la perception et l'attente des différents publics pour affiner leurs textes. Ils ont aussi accompagné, en 2008, le Printemps du théâtre en donnant, chaque soir, un concert après les représentations théâtrales. En 2011, le groupe a pris l'initiative d'élaborer le spectacle « Touche pas à mon gosse » afin de dénoncer la maltraitance des enfants.