Tous les spécialistes rencontrés hier à l'hôtel Sheraton, à l'occasion du 1er congrès national de santé mentale, ont été unanimes à souligner que la spécialité de la pédopsychiatrie est à développer dans notre pays. « Actuellement, seulement 5000 lits sont réservés pour la psychiatrie, ce qui fait une moyenne de 1,4 lit pour 10.000 habitants et cela est en deçà des besoins des citoyens », a indiqué le docteur Nacéra Madji, chargée du programme de santé mentale au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. « Le volet relatif à la prise en charge des enfants et adolescents est prioritaire », a-t-elle estimé. Dans ce cadre, il a été décidé, selon elle, de mettre tous les moyens pour disposer de structures réservées exclusivement aux enfants et de former des équipes de santé mentale pour une meilleure prise en charge. Malgré ce déficit à combler, cette responsable n'a pas omis de citer les pôles d'excellence des unités de Chéraga, Blida, Drid Hocine et Constantine. Le ministre de la Santé, le Dr Djamel Ould Abbès, qui a inauguré les travaux, a annoncé, quant à lui, que la santé mentale et sa promotion s'appuient sur 18 projets de création de nouveaux établissements psychiatriques dont 10 sont en cours de réalisation. En outre, il a annoncé la création prochaine de 129 centres intermédiaires de santé mentale. Ce 1er congrès national de santé mentale, organisé par la Société médico-psychologique algérienne, a pour objectif la promotion de cette discipline. Le Pr Noureddine Laraba, chef de service pédiatrie au CHU de BEO, a indiqué à cet effet qu'il est temps de lancer la pédopsychiatrie du fait du retard enregistré dans ce domaine. « Ce congrès permettra d'élaborer une politique de santé mentale en direction de l'enfant. Quant au Pr Kellou, directeur de l'Institut national de santé publique (INSP), il trouve déplorable l'absence de branches de psychiatrie au niveau de l'Institut. « Il faut développer ce créneau dont les études de prévalence relèvent de notre compétence et faire l'état des lieux », a-t-il indiqué. « On parle de schizophrénie, de névrose, de psychose, chacun apporte des statistiques alors que l'INSP est l'institution de référence », a-t-il ajouté. Rabéa F A retenir Actuellement l'Algérie dispose de : Il est recensé 1368 psychologues et 2128 infirmiers dont 427 spécialisés en soins psychiatriques.