Comme prévu, l'inauguration du festival Dimajazz jeudi dernier au soir a été un franc succès sur tous les plans. Déjà, les quelque 400 billets et abonnements mis en vente la journée même à 10h, se sont envolés en quelques secondes. Et pour les pauvres retardataires, il n'y avait pas moyen de négocier son entrée, le TRC (Théâtre régional de Constantine) était archi comble. Parmi le public, on notera la présence de groupes de jeunes venus d'autres wilayas de l'Est, Annaba ou Skikda, mais aussi beaucoup d'Algérois qui, il faut le dire, se sont habitués à venir à chaque édition. Cette première soirée a bien évidement été inaugurée par le wali Boudiaf, la représentante du Ministère de la culture et les autorités locales. Et comme le veut la tradition, on commence par le spectacle le plus bruyant (au sens positif), et le plus déchaîné, un seul groupe assure le show. Et quel show ! Finalement les centaines de chaises confortables du TRC n'auront servi à rien, car le public s'est mis à danser dès l'entame du spectacle. Les onze membres de l'Orchestre National de Barbès, ONB, sont de vraies bêtes de scène : aucun répit pour la foule, ça bougeait et dansait de partout, la scène bouillonnait de pas de danse et de note de musique des Boukella and Friends. Heureusement que les murs du TRC sont encore solides, le public sautait et chantait en même temps les ‘'Poulina'', ‘'Salam'', ‘'Civilisi'', ‘'Résidence'' et autres chansons de l'immense répertoire de ce groupe. Et encore, car au moment de la chanson phare du groupe Alaoui, la cadence de danse s'est pulvérisée. On s'est crus alors plutôt dans une salle de fête ou une discothèque que dans un théâtre… Pas moins d'une vingtaine d'instruments pour cet orchestre assez particulier entre guitares, basse, saxo, guembri, deux claviers et une batterie d'instruments à percussions. Les rythmes quant à eux varient selon l'humeur du groupe. Mais peut-on justement qualifier le rythme d'un groupe qui ne connaît pas le sens des mots, calme ou lent? Infatigables (le public aussi), ils ont aligné Raï, Salsa, Reggae ou Gnawi durant près de deux heures, et ont achevé leur concert par un ‘'Sympathy for the devil'' des Rolling stones, reformulée et retouchée à leur manière. Sacré soirée donc pour cette inauguration du festival, le public a été vraiment gâté avec cette première venue de ONB à Constantine.