Le nom de maître Vergès, cet avocat qui voulait devenir historien, reste intimement lié aux grands procès que ce dernier eut à mener dont la défense des militants de la Révolution algérienne. Il fit partie du collectif de défense du FLN. On se rappelle sa bataille acharnée au prétoire pour la défense de la militante Djamila Bouhired, condamnée à mort en 1957, puis graciée par le Général De Gaule. Son premier grand procès – gagné — fut la défense, en 1955, d'un groupe d'étudiants communistes qui avaient décidé d'empêcher le départ de recrues françaises pour aller renforcer les bataillons de la répression Algérie. Ceux qui n'épousaient pas ses convictions et son alignement sur la cause des opprimés useront de tous les qualificatifs à son égard, allant jusqu'à le qualifier d'« Avocat de la terreur », « Avocat du diable ». Ses détracteurs l'accuseront aussi de faire des procès « une création permanente », des tragédies individuelles « une affaire de tous ». Jacques Vergès, de père français et de mère cambodgienne, répond que défendre un homme n'est pas épouser ses idées. Et pour cause, il dit tout simplement vouloir « comprendre la victime et l'assassin, le dupe et l'escroc, la femme adultère et le mari jaloux... ». Le nom Vergès reste marqué par des positions de principe contre l'oppression. Celui qui sut claquer la porte du Parti communiste français est, dès son jeune âge, sensibilisé à la politique. Il participe à l'âge de 12 ans à une manifestation du Front populaire et après l'obtention de son bac à l'âge de 16 ans, il s'engage dans les Forces françaises libres. Tout récemment, avec Roland Dumas, ancien ministre français, avocat lui aussi, il menace le président Sarkozy en personne de poursuites « pour crimes contre l'humanité », en raison du rôle joué par la France dans les bombardements de civils par l'Otan en Libye. Ceux qui lui en tiendront rigueur n'approuvent pas l'idée qu'il ait pu défendre des hommes de la trempe de Klaus Barbie et Slobodan Milosevic, accusés alors de crimes contre l'humanité. Me Vergès a plusieurs ouvrages à son actif à l'images du livre « Les erreurs judiciaires », paru en 2002, « la Justice est un jeu », « La stratégie judiciaire » réédité en 1987, le « Dictionnaire des amoureux de la Justice » ou encore « Que mes guerres étaient belles ».