Photo : Makine F. Les dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009 visant à encourager l'accession au logement ont été diverses. A commencer par cette volonté de dynamiser le marché de la location, par son exonération de l'impôt sur le revenu pour peu que la superficie du bâti n'excède pas les 80 m2. Pour les fonctionnaires, ils bénéficieront de prêt du Trésor à un taux d'intérêt bonifié. Cette bonification touchera aussi les crédits accordés par les banques aux particuliers dont les revenus ne « dépassent pas un certain niveau par rapport au SMIG ». Ce niveau sera précisé lors de la promulgation d'un texte réglementaire. Une autre aide dite « frontale », cumulative avec le système de bonification est prévue, elle aussi, en attendant la promulgation d'un règlement. La mesure qui aura le plus d'impact cependant dans le financement du logement reste la relance des crédits hypothécaires. Cette mesure coïncide, selon les responsables de la Banque d'Algérie, avec « un surplus de ressources financières au niveau des banques publiques et privées par rapport aux créances », devrait faciliter la promotion du crédit hypothécaire qui atteindrait les deux tiers de l'ensemble des financements à l'économie ». Pour la Banque d'Algérie, l'évolution de la masse de financement des crédits hypothécaires a connu un léger accroissement passant de 109 milliards de DA en 2007 à 127 milliards en 2008, ce qui constitue une croissance de 16,5 % seulement comparé à la disponibilité des ressources. On s'attend donc à ce que les banques, après le coup d'arrêt porté au crédit à la consommation par une disposition de cette même loi de finances complémentaire pour 2009 en son article 75, qu'elles soient publiques ou privées, s'intéressent à ce type de crédit. Que ce soit pour la Cnep, qui a été la première institution bancaire dédiée au financement du logement, ou la CPA, la BNA ou encore les filiales des banques étrangères implantées en Algérie tel BNP Paribas qui se sont intéressées déjà à ce créneau depuis 2002, il s'agit de déplafonner le seuil de financement, revoir les taux à la baisse, etc. Il existe aujourd'hui près d'une dizaine de formules de financement dans le cadre de la promotion immobilière développées par les banques, certaines ont été jusqu'à faire jouer les cautions solidaires, entre époux, ascendants pour faciliter le crédit. Il devra devenir plus sécurisé avec les hypothèques. A titre d'exemple, les taux servis à la clientèle sont de 5,75 % à 6,25 % dans certaines banques les conditions sont liées à la qualité du souscripteur, c'est-à-dire détenteur de compte dans la banque (cela lui donne droit à un taux d'intérêt inférieur) ou autre. Les banques qui accusent un surplus devront relancer le financement de l'accession au logement, l'achat d'un terrain, les travaux d'extension… Selon un banquier interrogé récemment, à propos des prêts hypothécaires, le segment « est difficile à appréhender » par rapport, par exemple, au crédit véhicule. De plus, « la rentabilité est plus longue » dans le cas d'un crédit location, précisent certains banquiers par rapport au financement de l'achat d'un terrain. La question des hypothèques semble lourde aussi pour les logements non couverts par un titre de propriété. Il est à craindre, selon certains promoteurs, que les procédures d'actes notariés inextricables, de cautions… vont retarder les délais d'étude du dossier et de déblocage du crédit. Toutefois, globalement, la relance du crédit hypothécaire sera « une bouffée d'oxygène », notamment pour les particuliers qui espèrent une baisse de tension et de la spéculation sur le marché de l'immobilier qui s'est traduite par la hausse des prix des terrains, des loyers et de la cession en particulier. Pour d'autres, ce sera, à coup sûr, un « plan de charge pour les entreprises de réalisation » d'autant plus que l'objectif, pour le gouvernement, est de « créer plus de 200.000 PME /PMI entre 2010-2014 ». Le crédit immobilier a été très applaudi par ceux qui pensent aussi à la résorption du chômage et à la création de l'emploi que cette politique devra susciter. La décision de recentrer les banques sur la couverture des crédits pour l'accession au logement sera couplée à une autre mesure, celle visant à encourager l'investissement qui sera un outil nécessaire et un accompagnateur pour les entreprises se lançant dans les projets de briqueteries, cimenteries. Il est vrai qu'on ne peut pas réfléchir promotion immobilière sans penser à la disponibilité des matériaux de construction, dont la question sensible de la disponibilité du sable, du ciment et surtout du foncier.