Le projet de loi portant criminalisation du colonialisme français initié par un groupe de députés appartenant à plusieurs tendances politiques ne comporte « aucune faille ». Sa soumission à débat à l'APN n'est qu'une « question de temps et d'opportunité », a déclaré, hier, M. Mohamed Bourayou, vice-président de la chambre basse en marge de la session de formation programmée au profit d'une trentaine de députés sahraouis. Tout en attestant de l'importance de la démarche et la nécessité de se mobiliser unanimement autour de ce projet, notre interlocuteur estime que cette initiative sera peut-être au menu de la prochaine réunion du bureau de l'Assemblée, il dira que «tous les députés soutiennent ce projet». Concernant le député socialiste français, président du Conseil général de Saône et Loire, Arnaud Montebourg, ayant déclaré dernièrement, après une visite en Algérie, sur la chaîne Berbère TV, que M. Abdelaziz Ziari, président de l'APN, lui aurait confié que « ce projet de loi a peu de chances d'aboutir », M. Bourayou dira que « c'est lui qui le dit. Ce député est responsable de ses propos. Je ne vais ni démentir ni lui répondre ». Droit du peuple sahraoui à l'autodétermination; un principe qui ne tombera jamais en désuétude «La cause sahraouie s'inscrit dans le cadre des droits des peuples à l'autodétermination. Un principe qui ne tombera jamais en désuétude », a déclaré, hier, M. Abdelaziz Ziari, président de l'APN dans une lettre lue par M. Mohamed Bourayou, vice-président de cette Assemblée dans le cadre d'une séance de formation dédiée à une trentaine de députés venus du Sahara Occidental et ce en vertu d'un protocole de partenariat signé entre les deux Assemblées le 4 janvier dernier. Cette dernière colonie d'Afrique puise sa force, enchaîne-t-il, du soutien sans faille dont elle bénéficie de nombre de gouvernements d'Etats et d'organisation internationales. «L'activité parlementaire commune entre les instances législatives des deux pays traduit la profondeur de la solidarité du peuple algérien à travers ses élus avec le peuple sahraoui et son combat pour ses droits légitimes», conclut-il. De son côté, M. Hamoudi Lebsir, membre de l'Assemblé populaire sahraouie et président du groupe d'amitié parlementaire algéro-sahraouie, a estimé que l'Algérie est un exemple pour les pays arabes dans la lutte anticolonialiste et l'un des pays pionniers en matière de formation et d'ouverture. Il a souligné que les derniers développements du conflit du Sahara Occidental « mettent la crédibilité des Nations Unies à l'épreuve tout comme la persévérance du peuple sahraoui déterminé à arracher sa liberté quel qu'en soit le prix ». M. Hamoudi fera savoir que le parlement sahraoui demandera avant la fin de l'année à la direction dirigeante de revoir les relations avec la Minurso sans écarter le recours aux armes dans le conflit qui l'oppose au Maroc.