Photo : Slimene S.A. Un million de personnes mourront de faim si la crise financière mondiale persiste d'ici 2015, sans compter les 64 millions de pauvres recensés, en Afrique notamment. Car c'est le continent, rappelle hier Brahimi Gacem, expert financier, au forum el Moudjahid, qui est le plus touché par les conséquences de cette crise. «L'Afrique est la plus touchée par cette crise car toute son économie est basée sur les exportations. Son taux d'importation a baissé de 05 à 06%», affirme-t-il. Cela dit, ce ne sont pas tous les pays africains qui souffrent de cette situation, du moins actuellement, dont l'Algérie, considérée comme le troisième pays riche du continent noir. «Présentement, la crise financière en Europe est une aubaine pour l'Algérie. La baisse de l'Euro à 20% réduit considérablement le coût de ses importations. Sans oublier que le prix du pétrole a augmenté à 75 Dollars. Ce qui est bénéfique pour nos recettes d'exportations pétrolières», explique-t-il. Aujourd'hui, grâce à cette crise, poursuit-il, l'Algérie est en position de force pour négocier avec l'union européenne (UE) ainsi qu'avec l'organisation mondiale du commerce (OMC). «C'est le moment propice pour que l'Algérie impose ses conditions et défendre mieux ses intérêts. L'Europe a besoin de l'Algérie. Et je crois que notre pays, qui est un bon négociateur, parviendra à ses fin et sa demande d'adhésion à l'OMC sera certainement acceptée», estime-t-il. Ceci ne signifie pas pour autant, avertit-il, que l'Algérie est complètement à l'abri de la crise. «Si le prix du pétrole baisse à nouveau, l'Algérie sera affectée comme elle l'a déjà été au début de la crise. Je pense qu'elle a eu raison d'adopter des dispositions, dans le cadre de la loi de finance 2009, pour protéger son économie, celle régulant les importations notamment», souligne-t-il. Le conférencier estime en effet que l'Algérie a eu raison de supprimer le crédit à la consommation. «C'est à partir des recettes pétrolières que l'Algérie fixe ses importations. Avec la baisse du prix de pétrole, elle a préféré limiter l'importation des biens qui ne produisent pas, comme les automobiles. Néanmoins, l'Algérie doit importer les moyens qui servent à la création des entreprises et à la formation des ressources humaines», dit-il. Les pertes causées par la crise financière se font toujours sentir. Selon cet expert, 4000 milliards de dollars sont partis en fumée à cause de cette crise, entraînant une baisse de 02% du BIP mondial. «Des Etats se sont endettés pour faire face à la cette situation. La Grèce en est un exemple qui se trouve dans une situation déficitaire. Son déficit est comptabilisé à 13% du BIP. Ce qui est énorme», ajoute-t-il. Malgré la crise, le conférencier se montre optimiste quant à l'avenir en déclarant que le capitalisme a encore de beaux jours devant lui. «Grâce à cette crise, nous assisteront à l'avenir à l'introduction de nouvelles technologies et méthodes innovatrices en matière de création d'emplois. Par ailleurs, nous irons sûrement vers une économie plus durable», conclut-il.