Le ministre des Affaires religieuses et le pr�sident du Haut- Conseil islamique se livrent depuis plusieurs mois une guerre par m�dias interpos�s. Un conflit qui serait � mettre sur le compte de vell�it�s h�g�moniques de Boualemallah Ghoulamallah. Tarik Hafid - Alger (Le Soir) - La vive pol�mique qui oppose Cheikh Bouamrane et Boualemallah Ghoulamallah remonterait au mois d�octobre dernier. Tout aurait d�but� � l�occasion de l�audition du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs par le pr�sident de la R�publique. Apr�s avoir pr�sent� un expos� sur son secteur, Ghoulamallah a �t� interpell� par Bouteflika sur le manque d�engagement des affaires religieuses dans la lutte contre le terrorisme en g�n�ral et le ph�nom�ne des attentats suicides en particulier. Il est important de rappeler que cette audition a eu lieu une vingtaine de jours apr�s l�attentat de Batna qui avait vis� le chef de l�Etat. �Bouteflika a estim� que l�administration charg�e du culte musulman �tait totalement absente sur le terrain�, explique une source proche de ce secteur. �Pour se d�fendre, Boualemallah Ghoulamallah a affirm� au pr�sident qu�il ne pouvait g�rer une question aussi sensible � cause de l�interf�rence d�autres institutions religieuses. Le ministre pointera du doigt le Haut-Conseil islamique, l�Union nationale des oul�mas ainsi que l�Union nationale des zaou�as alg�riennes. Mais il a surtout insist� sur le HCI que pr�side Che�kh Bouamrane. Ghoulamallah ira jusqu�� proposer au pr�sident de dissoudre cette institution ou alors de la placer sous la tutelle de son d�partement�, ajoute notre source. Notons que la dissolution du Haut-Conseil islamique n�est pas chose ais�e puisque c�est une institution constitutionnelle d�pendant directement de la pr�sidence de la R�publique. En effet, le HCI a �t� institu� par la Constitution de 1996, soit en pleine �d�cennie noire�, dans l�objectif d�encourager et de promouvoir l�ijtihad. M�me son rattachement au minist�re des Affaires religieuses serait anticonstitutionnel, � moins de� r�viser la Constitution. D�o� la proposition de Ghoulamallah en ces temps �r�visionnistes�. �Le pr�sident du HCI n�a pas �t� averti sur le coup des propos tenus par le ministre des Affaires religieuses au pr�sident de la R�publique. Ce n�est que plus tard qu�il l�a su. Che�kh Bouamarane a eu le soutien de l�ensemble des membres de son institution en plus de celui des pr�sidents de l�Union des oul�mas et de l�Union des zaou�as�. Le conflit, qui �tait confin� dans les coulisses, finira sur la place publique. Le pr�sident du HCI est le premier � r�agir en tirant le dossier de la gestion de la zakat, un pactole de plusieurs milliards plac� sous la responsabilit� du minist�re. Che�kh Bouamarane consid�re comme contraire � la religion le fait de faire b�n�ficier des investisseurs de l�argent de la zakat. �C�est illicite, d�s lors qu�il y a un verset coranique qui codifie la question. Il n�y a pas d�ijtihad (effort d�interpr�tation) avec le texte sacr� ! Je suis tout de m�me qualifi� avec mes collaborateurs qui sont des savants de l�Islam pour distinguer le licite de l�illicite�, dira le pr�sident du HCI lors d�une �mission � la radio. Pour se d�fendre, le ministre des Affaires religieuses r�plique quelques jours plus tard : �Ce fonds est l�gal, car il applique les recommandations des oul�mas et profite aussi bien aux donateurs qu�aux b�n�ficiaires. � Les d�clarations de part et d�autre se multiplient et la pol�mique enfle. Les deux hauts responsables se livrent bataille par m�dias interpos�s. �Cette pol�mique a eu des r�percussions sur le plan politique. Aujourd�hui, on peut dire que le ministre est un homme seul. Pour preuve, la semaine derni�re, il n�a pas particip� au colloque sur les zaou�as qui s�est d�roul� � Mostagamen. Le chef du gouvernement �tait pr�sent, Che�kh Bouamrane aussi. Mais pas Boualemallah Ghoulamallah�.