La FNAC était un véritable media, un « agitateur culturel », combinant en un seul lieu, de façon unique, livres, musiques, vidéos, et matériel photo, télé, hifi. En quelques années le concept a été sabordé, et le numérique lui donne le coup de grâce. En faisant venir à la FNAC des spécialistes de la grande distribution, des rois de la marge arrière, de la rotation de stocks, de la rentabilité au mètre linéaire rayon par rayon, en pressant comme du citron un personnel payé à réassortir et non à conseiller, les dirigeants ou actionnaires successifs ont réussi à augmenter de façon fugace la rentabilité à court terme tout en dégradant l'expérience utilisateur et en détruisant le concept... Arrive aujourd'hui l'Ebook, avec Amazon. Alors que le téléchargement sur le Kindle d'Amazon représente déjà plus de 10% des revenus des éditeurs américains en 2011, la FNAC attend le débarquement en France du Kindle d'Amazon pour lancer son propre reader avec l'entreprise canadienne Kobo. L'échec est annoncé car Le Kindle puis le Kindle Fire, comme IPod et ITunes, représentent un écosystème beaucoup plus attractif pour le client final. En 2015, plus du tiers des ventes de livres seront numériques. Après la musique, le rayon livre de la Fnac est menacé. D'après les observateurs, c'est donc logiquement qu'elle va réduire l'assortiment et le personnel qualifié, comme dans tout bon raisonnement de comptable, et ouvrir une voie royale à ses concurrents pure player numériques.