La détresse qui a régné depuis vendredi dernier dans les régions de Beni Ilmane, Ounougha dans la wilaya de M'Sila et certains villages de Bordj Bou-arréridj commence à se dissiper. Les citoyens de ces localités commencent à retrouver le sourire. C'est ce qu'on a constaté lors d'une visite effectuée hier au milieu de cette steppe désertique de M'sila avec des responsables de la Protection civile. Le nombre de morts a augmenté : une femme de 76 ans a succombé à ses blessures dans la nuit de lundi à mardi à l'établissement public hospitalier du chef-lieu de wilaya, portant ainsi le bilan à trois décès. Les secours se sont organisés dans le calme et les aides arrivent progressivement. Une centaine de tentes ont été plantées devant les maisons relativement touchées ou lézardées. Le directeur de la Protection civile de la wilaya de M'Sila, le commandant Mohamed Baâtchia, a confirmé ce retour vers la normale. « Les citoyens commencent à reprendre confiance, l'équipe qui s'occupe de la prise en charge psychologique reçoit de moins en moins de patients », note-t-il avant de retracer la chronologie des événements durant les cinq derniers jours. Il a affirmé que 20 minutes après la secousse, les secours étaient déjà arrivés de la daïra de Sidi Aïssa distante de 30 km. « C'était la panique générale », a-t-il affirmé. Dans la soirée, avec les renforts arrivés du chef-lieu de la wilaya, les éléments de la Protection civile commençaient à apporter les premiers secours dans les postes médicaux avancés placés sur les sites de Beni Ilmane et Ounougha. Le lendemain matin, d'autres renforts sont arrivés de Bouira et de Boumerdès. Quelque 150 pompiers sont ainsi venus pour les secours. Ce jour-là, il y avait également la visite de M. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale et M. Dahou Ould Kablia, ministre délégué, chargé des Collectivité locales, et du directeur général de la Protection civile. Le bilan global des blessés des deux localités est, jusqu'à hier, de 43 dont 23 sont gardés en observation. Les psychologues, au nombre de cinq, dépêchés sur les lieux, ont du pain sur la planche. Jusqu'à hier, ils ont ausculté quelque 717 personnes souffrant de phobie des secousses. ON ACCOURT DE TOUTES PARTS POUR RECEVOIR LES AIDES ALIMENTAIRES Le stade communal a été réquisitionné et transformé en base logistique. Selon les statistiques, 579 familles ont été déclarées sinistrées. Les responsables locaux affirment que la situation a nécessité, en plus de la distribution de plus de 1.000 tentes, la mobilisation de 170 éléments de la Protection civile, 32 ambulances médicalisées, 9 véhicules anti-incendie, 4 groupes électrogènes, en plus de 15 médecins, cinq psychologues et 50 agents paramédicaux ainsi que 8 sages-femmes. Le président de l'APC de Beni Ilmane promet à la population des aides substantielles. A l'heure actuelle, 581 tentes et 3.000 couvertures ont été distribuées. Sur la route de Ben Daoud, à 73 km de la wilaya de Bordj Bou-Aréridj, localité également touchée par le séisme, quelques personnes effrayées arrêtent les véhicules de la Protection civile pour demander des explications. « De la fumée est sortie du sol, nous craignons l'éruption d'un volcan », lance un vieux. Le commandant Achour, chef de la cellule de communication au niveau de la DGPC, les a tranquillisées : « c'est un phénomène tout à fait naturel après un séisme. Le sol respire ». Sur les lieux, le commandant Khemmar Djamel, DG de la Protection civile au niveau de cette wilaya, a affirmé que plus de 180 maisons menacent de s'écrouler. « La commission composée du CTC, de l'urbanisme, de l'APC, de la wilaya et des experts architectes sillonnent les cinq villages de Ben Daoud pour recenser les maisons endommagées. Le tremblement de terre a causé des blessures à trois personnes. Le Poste médical avancé (PMA) accueille toujours des personnes pour la prise en charge psychologique. Le commandant Achour nous a affirmé que la Protection civile va envoyer incessamment des tentes pour remplacer provisoirement les écoles qui ont subi des dommages.