Un hommage a été rendu hier à un héros algérien d'origine européenne, Fernand Iveton, guillotiné le 11 février 1957 à la prison de Barberousse (Serkadji actuellement). Son frère, Louis Iveton, était hier présent à la rencontre-débat qui s'est déroulée au forum d'El Moudjahid. Son émotion était grande, d'autant qu'il pensait que les sacrifices de son frère mort en criant « Vive l'Algérie libre ! » étaient inconnus. A l‘époque, ses avocats ont tout fait pour lui faire éviter cette fin tragique et barbare parce que la bombe qu'il a fait exploser à l'usine de gaz du Hamma n'a pas causé de morts. Il voulait seulement des « explosions témoignages » pour faire avancer la cause de l'indépendance de l'Algérie. Mais le régime colonial voulait le guillotiner pour qu'il serve d'exemple aux autres Européens sympathisants de la cause algérienne. Le directeur de la fondation 8 Mai 1945, Mustapha Boudina, a affirmé que ces Européens ont déclaré leur algérianité et que par leur mémoire de celle des dizaines de milliers d'Algériens morts dans la guerre contre les nazis, on peut établir un pont d'amitié entre le peuple algérien et le peuple français. La Fondation du 8 Mai 1945 appelle aussi le ministre des Moudjahidine et le Secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine à « porter un regard attentif à ces hommes exceptionnels, et d'inscrire dans leurs préoccupations prioritaires la possibilité de baptiser de leur nom des lieux de mémoire. C'est la plus humble des reconnaissances», lit-on dans un dépliant de la Fondation. Pour sa part, Maître Fatma Zohra Benbraham souligne qu'il est temps de rendre hommage à ces militants et d'écrire l'histoire. Justement Merzak Chertouk a indiqué que lui et ses voisins commémorent sa pensée le 11 février de chaque année. Il a ajouté que la sœur d'un autre héro d'origine européenne, l'aspirant Maillot, n'a jamais quitté le quartier du clos Salembier. « C'est la mère de ces deux derniers qui a reconnu la dépouille de Fernand Iveton qui a été enterré à Al Alia alors que sa famille voulait l'enterrer dans un cimetière chrétien. Ils l'ont transféré à Bologhine trois mois après sa mort », a-t-il témoigné. L'un de ses avocats, Maître Smadja, venu de France, a expliqué avoir fait toutes les procédures nécessaires pour que la dépouille soit livrée à la famille Iveton mais les autorités coloniales l'ont empêché en l'emprisonnant pendant deux ans.