Soraya Bougachouche bravant toute sorte d'adversité ne fléchit jamais devant les obstacles. Native d'El Biadh en 1982, Soraya grandira à Bechar où son père exerce. Un cursus fondamental et moyen au dessus du lot avec des résultats probants. «J'ai toujours été première en arabe et deuxième en français », dit-elle. Malgré son jeune âge, elle savait ce qu'elle voulait faire dans sa vie, avec détermination. Ses deux échecs successifs lors des examens du bac n'ont pas eu raison de sa résolution à réaliser ses desseins. Ne voulant guère perdre du temps, elle entame une formation en comptabilité, tout en s'inscrivant candidate libre à une troisième épreuve. Cette fois-ci concluante pour son « plus grand bonheur ». D'une pierre deux coups. Elle décroche en parallèle son diplôme comptable et son bachot. Une fois à l'université, elle délaisse la filière scientifique et s'inscrit en gestion économique, influencée sûrement par l'année de formation, option management. « J'ai consacré mon projet de fin d'études à la corruption en économie », précise-t-elle avec un brin de fierté, révélant un amour certain pour le travail bien accompli. Le couronnement de sa réussite dans le supérieur a été son recrutement par l'Eepad, une boite en pointe dans le domaine des hautes technologies de communication. Elle y exercera durant trois années affûtant ses connaissances en matière de gestion. Sa première année en tant que déléguée commerciale, puis manager et enfin responsable de la succursale Eepad Bechar, gravitant ainsi la hiérarchie dans le domaine. Les problèmes qu'a connus l'entreprise ont entraîné la compression des effectifs et dont Soraya sera une des « victimes ». Après trois mois au chômage en 2009, elle finit par se relever avec l'obtention d'un poste pré-emploi au sein d'Algérie Télécom. Aujourd'hui, Soraya la battante affirme qu'elle touche un salaire de dix mille dinars. Une mensualité irrégulière et qui ne couvre nullement ses besoins. « Je ne désespère pas de me voir un jour titularisée par mon employeur, certaine de sa valeur et de ses capacités qu'elle estime à la hauteur de la responsabilité. Soraya nourrit ce secret espoir. Un rêve tout à fait réalisable. La fille d'El Biadh n'a connu la capitale que l'année dernière, à l'âge de vingt-huit ans et ne quitte sa ville d'adoption que la mort dans l'âme. Le comportement et le rythme de vie dans la métropole l'ont profondément affectée à la limite de l'angoisse. Un souvenir à mettre aux oubliettes. Avec grand respect aux femmes au foyer à l'image de sa mère, Soraya estime que demeurer au foyer pour les femmes intellectuelles et universitaires constitue une perte pour la personne, mais aussi pour l'entreprise, voire même la société. Ce portrait assez succinct d'une jeune algérienne se veut un témoignage de l'esprit pionnier et de la volonté de réussir.