Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est confronté à un mouvement sudiste séparatiste et à un renforcement d'Al Qaîda, alors qu'il a été le théâtre d'une nouvelle guerre avec la rébellion chiite. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a proposé à l'opposition parlementaire, la formation d'un gouvernement d'union nationale et annoncé une amnistie générale pour près de 3000 détenus partisans des séparatistes sudistes ou de la rébellion chiite. M.Saleh, qui se trouvait à Taëz, à 230 km au sud-ouest de Sanaa, a fait cette annonce dans un discours télévisé à l'occasion du 20e anniversaire de l'unification du Yémen, qui a été célébré hier. Le Yémen, un pays pauvre de la péninsule arabique, est confronté à un mouvement sudiste séparatiste et à un renforcement d'Al Qaîda, alors qu'il a été le théâtre d'une nouvelle guerre avec la rébellion chiite. L'ancien dirigeant sudiste en exil Ali Salem al-Baid, figure principale du séparatisme, a de son côté appelé vendredi l'ONU à dépêcher une commission d'enquête dans le Sud pour aider à trouver un règlement fondé «sur le droit des habitants à l'indépendance et au rétablissement de leur Etat souverain avec Aden comme capitale». Dans son discours à la nation, M.Saleh a invité toutes les formations politiques «à l'intérieur et à l'extérieur» du Yémen à un «dialogue national responsable, dans le cadre des institutions constitutionnelles» en vue d'«un partenariat national (...) pour la consolidation de l'Etat de droit». «En fonction de ce dialogue, il est possible de former un gouvernement de toutes les formations politiques influentes et représentées au Parlement, et en premier lieu (notre) partenaire principal dans l'unification» du pays en mai 1990, le parti socialiste yéménite (PSY), a-t-il ajouté. Le PSY était au pouvoir à Aden avant l'unification et ses principaux dirigeants, pour la plupart aujourd'hui en exil, sont partisans d'une sécession. Parmi les autres formations de l'opposition parlementaire, figure le parti islamiste Al Islah, influent notamment dans les tribus qui forment l'ossature de la société yéménite. Le sud est en ébullition depuis plusieurs mois sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants estimant faire l'objet de discriminations de la part des nordistes et ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante. En 1994, une tentative de sécession y avait été matée dans le sang. Dans un geste d'apaisement, le chef de l'Etat a proclamé une amnistie générale en faveur de «tous» les détenus arrêtés pour leurs liens avec le séparatisme sudiste et la rébellion chiite. Au total, quelque 800 détenus sudistes et plus de 2000 partisans des rebelles chiites seraient concernés par la grâce présidentielle, selon des estimations des deux parties concernées. De violents combats ont opposé les forces gouvernementales aux rebelles chiites entre août 2009 et février 2010, dans un conflit qui a fait depuis 2004, plusieurs milliers de morts et plus de 250.000 déplacés. Le chef de l'Etat a par ailleurs, exhorté ses concitoyens à «conjuguer les efforts (...) pour combattre le terrorisme qui a nui à la patrie et au développement, et qui menace la sécurité et la paix sociale». «Il n'y a point de place au terrorisme et à l'extrémisme au Yémen», a-t-il dit. Depuis l'attentat raté de Noël 2009 contre le vol Amsterdam-Detroit, le Yémen est passé à l'offensive contre Al Qaîda, qui a revendiqué des attaques contre les missions diplomatiques, les installations pétrolières et les touristes étrangers au Yémen.