Le chahid Souidani Boudjemâa, dont le 56e anniversaire de sa mort a été commémoré mardi à Koléa (Tipasa), est un révolutionnaire de la première heure qui s'était engagé pour la libération de l'Algérie du joug colonial bien avant l'étincelle de Novembre 1954, dont il était un des artisans. Né le 10 février 1922 à Guelma dans une famille modeste qui lui assura une éducation jusqu'à l'obtention du baccalauréat, il a commencé à travailler dans une imprimerie, activité qui le mit en contact direct avec les injustices coloniales, "ce qui ne manqua pas d'aiguiser son sens du militantisme et sa révolte contre l'occupant", selon des témoignages d'anciens moudjahidine. Très tôt, il adhère au mouvement des SMA (Scouts Musulmans Algériens) dans le groupe "Enoudjoum" de Guelma et son cheminement le conduit sans surprise, en 1942, à adhérer au Parti du Peuple Algérien (PPA) où il occupa le poste de chef de groupe puis chef de section. La violence coloniale, en particulier après les massacres du 8 mai 1945 suite aux manifestations des indépendantistes, auxquelles il participa, lui valut d'être emprisonné durant trois ans pour détention d'armes. Cet emprisonnement renforça ses convictions nationalistes et sa détermination à passer à l'action. A sa sortie de prison, en 1948, il s'engage aussitôt dans l'OS (Organisation secrète) qui lui confie la formation militaire et le transfert des armes de Guelma vers d'autres maquis.