Une nouveauté : les prétendants à ces joutes investissent un nouveau « terrain », celui des réseaux sociaux qui constituent aujourd'hui un outil incontestable d'organisation, de mobilisation. Les partis semblent saisir le rôle clé de ses réseaux sociaux. Ainsi, après les blogs, Facebook s'érige en un support idéal. Et pour cause, il combine plusieurs fonctions : e-mail, messagerie instantanée, forum... Et pour propager une nouvelle, il suffit juste de cliquer sur un bouton et le tour est joué. Le feed-back est immédiat : des milliers de « facebookers », de sympathisants la commentent. Pour gérer leur identité politique, les leaders des partis politiques et leurs candidats tentent d'ouvrir les portes aux potentiels électeurs, surtout les jeunes, pour les convaincre de la justesse de leurs causes. En scrutant les comptes de certains d'entre eux, on y remarque l'introduction d'images, d'affiches, de slogans, de commentaires... Le compte du FLN Algéria par exemple, indique que plus de 4.999 adhérents sont amis du site dont 1.564 abonnées. « Tous pour une Algérie stable et prospère. FLN, nous t'avons juré fidélité. Votez FLN », autant de slogans qu'on arrive à lire sur ce compte, ayant des applications et des fenêtres sur d'autres comptes appartenant par exemple au club des hommes d'affaires du FLN et aux groupes de jeunes d'obédience FLN répartis au niveau de plusieurs wilayas du pays. Revers de la médaille : on y trouve aussi des réponses quelque peu acerbes. DES COMPTES POUR SEDUIRE En somme, un espace d'avis et de contre-avis qui permet de connaître l'ancrage réel de cette formation au sein de la jeunesse et d'autres acteurs qui s'adonnent à ce cyberspace. Sur le compte du MSP, on remarque aussi des photos de Amar Ghoul, tête de liste au niveau d'Alger, des images de l'Alliance verte illustrant les trois leaders se serrant la main. Les femmes ne sont pas en reste, puisque on y trouve aussi des commentaires désapprouvant leur passivité et leur manque d'engagement dans le processus politique. Du côté du Front pour la justice sociale, Khaled Bounedjma, son leader, est présenté en première page du compte. On y trouve des notifications qui mesurent le nombre de personnes qui apprécient sa formation, des commentaires et des suggestions. Les candidats de ce parti ont élaboré des comptes Facebook sur lesquels ils exposent leurs propositions et les problèmes locaux. Le RND a aussi fortement investi Facebook. On y lit des slogans électoraux, à l'exemple de « ensemble, préservons l'unité, la stabilité et la cohésion nationale », ou « ensemble, votons le 10 mai ». Seddik Chiheb désigné tête de liste au niveau d'Alger a son propre compte animé par quelques jeunes et sur lequel on y trouve ses photos, ses discours lors des meetings et des messages d'encouragement pour les prochaines législatives. Louisa Hanoune, SG du PT, a ouvert également un compte dont la page d'accueil renferme sa biographie et sa carrière personnelle et professionnelle. On ne constate cependant aucune activité d'amis. Il faut relever dans ce contexte qu'il existe de nombreux comptes qui présentent de fausses pages web ayant pour objectif de détourner l'identité des politiques. Des comptes qui renferment des messages d'insultes, des commentaires déplacés mais aussi des parodies de déclarations. Difficile de gérer son identité numérique en sachant que des facebookers en embuscade sont toujours à pied d'œuvre pour se moquer des politiques. On appelle cela la rançon ...de la gloire.